Orange a clairement affiché ses ambitions dans le paysage audiovisuel, ne serait-ce qu’en acquérant, face à Canal+, une partie des droits du championnat de France de football. Mais son autre fenêtre de diffusion d’images fut le tournoi de Roland-Garros, une excellente occasion de valoriser son infrastructure réseau. En partenariat avec France Télévisions, Orange a en effet proposé à ses clients des contenus labellisés ‘ Tennis Everywhere ‘ et ‘ Le tennis où je veux, comme je veux, quand je veux ‘, accessibles sur Internet, TV et mobiles. Pour la première fois, l’opérateur a proposé, du 26 mai au 8 juin derniers, une diffusion simultanée multicourt et en direct via Orange World, orange.fr et TV d’Orange. Enfin, le tournoi est devenu pour lui un laboratoire en temps réel pour la préparation et la diffusion de la TV 3D. À l’occasion de cette édition 2008, deux loges ainsi que les agences des Champs-Élysées et de la Madeleine ont eu la chance de bénéficier de flux vidéo 3D pour suivre les rencontres en relief…
Pour la petite histoire
Saviez-vous que les premières photos 3D datent de 1850… et qu’Alfred Hitchcock avait sorti une version 3D du film Le crime était presque parfait dès 1954 ? Les spectateurs avaient pu le visionner à l’aide de lunettes en carton… bien avant Cameron, Lucas, Spielberg, Pixar et Disney !
Des infrastructures en fibre
Pour la TV 3D, un débit de 12 Mo/s est nécessaire pour réceptionner correctement les flux vidéo. Orange compte sur son déploiement de la fibre optique pour couvrir les besoins de ses clients. 270 millions d’euros ont été investis dans la phase de ‘ pré-déploiement ‘ en 2007-2008, afin de couvrir plusieurs quartiers parisiens et une dizaine de grandes villes.
Des TV HD compatibles 3D
Le débit du réseau doit correspondre aux besoins 3D tout comme le matériel. Les téléviseurs HD doivent pouvoir traiter les flux : une petite puce électronique DSP est nécessaire ainsi qu’un film polarisant sur la dalle de l’écran. Des fabricants tel Samsung proposent déjà une offre de téléviseurs HD 3D au Japon. Lunettes obligatoires !
Patience et longueur de temps
Les techniciens d’Orange ont été à même de produire des flux 3D, en direct, lors des matchs. Mais avant que le grand public puisse en bénéficier, plusieurs obstacles ont dû être levés : la question des droits TV pour un tournoi tel que Roland-Garros, des TV HD compatibles 3D et un réseau adapté garantissant un débit de 12 Mo/s.
Une équipe dédiée
Les flux 3D étaient réalisés par la régie production 3D d’Orange. Dans l’espace 3D Supervision, un technicien gérait le mixage des caméras Orange positionnées sur le court Suzanne-Lenglen, le ‘ Slow-Motion ‘ (ralenti) et les spots de publicité. Le technicien indiquait également au caméraman lorsqu’il voulait des zooms avant ou arrière. Un second technicien s’occupait du ‘ Slow-Motion ‘. Autrement dit, il enregistrait les ralentis, préparait les images et les envoyait au technicien qui gérait le mixage. Un troisième technicien contrôlait les caméras et intervenait sur la colorimétrie, le gamma ou encore la luminosité.
Le principe de l’écran double
L’image arrive sur l’écran HD équipé d’une puce DSP. Quand on lui indique ‘ image 3D ‘, la puce découpe l’image en deux. Il y a alors deux possibilités techniques. La première est de trancher chaque image en lignes (540 lignes x 2, pour atteindre les 1 080 lignes du Full-HD). Les images sont ensuite mixées : les lignes de l’image gauche sur les paires, celles de l’image droite sur les impaires. À la surface de la dalle LCD, à l’aide du filtre polarisant, les lignes paires polarisent dans une direction, les lignes impaires dans l’autre. Les verres des lunettes font le reste. L’un deux va filtrer les lignes paires, l’autre les lignes impaires pour donner l’effet de relief.La seconde technique consiste à envoyer l’image gauche pendant que l’image droite est bufferisée (mise en mémoire cache). Et inversement, de façon très rapide, pour atteindre 50 images/s à gauche et autant à droite, soit 100 im./s (à titre de comparaison, le cinéma traite 24 im./s). Dans ce cas, la TV va émettre un signal infrarouge qui sera capté par des lunettes équipées de verres à cristaux liquides. Ce signal va rendre les cristaux liquides tantôt opaques, tantôt transparents, pour chaque image (droite et gauche). À la fréquence de 100 im./s, l’utilisateur n’y voit que du feu et obtient une impression de relief.
Pas besoin de lunettes
Le Samsung MyCall est un mobile autostéréoscopique qui permet de regarder la TV 3D sans lunettes ainsi que la TNT mobile en 2D. La TMP (Télévision mobile personnelle) devrait voir le jour en France entre l’hiver et le printemps prochains. 13 chaînes seront disponibles.
Travail à la chaîne
Pendant le tournoi, les techniciens ont assuré le traitement de la chaîne complète de l’image 3D, depuis l’acquisition de l’image avec les caméras double objectif sur les deux courts principaux, jusqu’au montage et à la fabrication du signal 3D. Lequel était ensuite envoyé sur le réseau. À l’inverse, pour la TV d’Orange, la TV sur mobile et celle sur Internet avec orange.fr, l’opérateur agissait cette fois comme distributeur du signal de France Télévisions.
‘ Habiller ‘ les signaux
De par le partenariat signé avec France Télévisions, Orange recevait le ‘ prêt-à-diffuser ‘. L’habillage du signal était réalisé par France Télévisions Interactive qui y incrustait les logos, les commentaires ou encore les bandeaux déroulants. Les rencontres qui ont eu lieu sur les courts Chatrier et Lenglen étaient stockées sur des serveurs afin de pouvoir être rediffusées.
Local à signaux
Les caméras de France Télévisions étaient reliées à un car de production. L’entreprise assurait la production visuelle des sept courts. Charge à elle de fabriquer le signal pour toutes les télévisions ayant des droits. Les signaux étaient acheminés vers ce que l’on nomme le Nobal, le local technique où les TV du monde entier viennent chercher les signaux. Les TV procédaient ensuite à l’habillage du signal avant qu’il ne soit acheminé vers l’écran des téléspectateurs.
Mosaïque d’écrans
Une mosaïque d’écrans a été spécialement éditée pour la TV d’Orange ainsi qu’une chaîne News. Sur Internet, le tournoi était accessible à tous les clients bénéficiant de l’offre Triple Play, mais une offre payante accessible sur PC était aussi proposée aux non-abonnés. Figurait également un volet VOD avec ‘ 10 matchs de légende ‘ accessibles sur TV d’Orange et Internet. Sur TV mobile et Internet, l’opérateur proposait des résumés de matchs et des bilans de journée. Enfin, Orange Sports TV diffusait un flash toutes les 30 min ainsi que quatre rendez-vous quotidiens de 6 min.
Salle de contrôle
France Télévisions livrait les flux vidéo dont deux en HD en provenance de sept courts. Dans la salle de supervision des signaux d’Orange, les techniciens vérifiaient les vidéos et les flux audio sur une mosaïque (Kaleido Alto). La salle de supervision constituait un point de coupure entre France Télévisions et les clients Orange qui permettait de contrôler que tout se passe bien. La console était équipée de sept box modem couplées à des décodeurs. Si un flux était absent de l’écran de supervision, c’est qu’il y avait un problème réseau.
Opération routage
Orange réceptionnait les signaux et les transférait à sa tête de réseau chez Globecast pour la TV (Réseau Bouquet) et la TV mobile (Réseau Mobile). Les signaux destinés à orange.fr étaient acheminés sur le site de Bagnolet. L’encodage pour Internet (350, 700 et 1 300 lignes) y était effectué avec des serveurs de streaming Windows Media.
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