Peut-on faire confiance à Wikipedia ? C’est, en substance, la question qui se pose au vu des récents déboires de la célèbre encyclopédie en ligne. Fruit du travail collaboratif des internautes, elle repose
sur un principe simple : tout le monde peut participer à son élaboration, que ce soit pour publier un article, modifier ou enrichir une contribution déjà en ligne. Des dizaines de milliers d’internautes auraient ainsi déjà endossé le costume
d’un Diderot ou d’un d’Alembert des temps modernes. Et c’est là que le bât blesse. Ouverte à tous, de façon anonyme et sans autre contrôle éditorial que celui de ses lecteurs, Wikipedia peut vite devenir la proie de petits
plaisantins. En témoigne la mésaventure survenue à John Steingalter, journaliste américain et ancien assistant de Robert Kennedy, accusé dans un article d’être impliqué dans les assassinats du sénateur américain et de son frère, le président John
Fitzgerald Kennedy. Une contre-vérité écrite par un internaute qui comptait ainsi faire une plaisanterie à l’un de ses collègues. Tout comme la façon dont Adam Curry, l’un des pionniers américains du podcasting (nouvelle technologie permettant le
transfert sur un baladeur numérique de toute musique au format MP3 depuis des sites ou blogs audio), a systématiquement gommé des articles sur ce nouveau média toute référence à d’autres podcasteurs. Autant d’affaires de désinformation volontaire
qui entachent la réputation de l’encyclopédie. Et ce, même si la très sérieuse revue britannique Nature relevait dans une étude publiée mi-décembre que Wikipedia était presque aussi exacte sur les sujets
scientifiques que la très docte Encyclopedia Britannica. Malgré ces bons résultats, les fondateurs de l’encyclopédie en ligne ont donc décidé de modifier un peu le mode de fonctionnement de leur site. Une version fiable de
Wikipedia, relue et corrigée par une équipe de rédacteurs, sera bientôt disponible, en plus de la version actuelle, rebaptisée Live. Enfin, si cela ne suffit pas, les victimes de
‘ Wikidiffamation ‘ pourront toujours se tourner vers les tribunaux pour demander réparation. En prenant soin de consulter auparavant
Wikilaw.org, un site fonctionnant sur le même principe collaboratif que Wikipedia et proposant cette fois… des conseils juridiques.
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