Attention, ce spam contient une image
Archivez vos données sur CD ou DVD
Les lumières inégales
1 décembre 2006 à 00:00
Tourner sans éclairage d’appoint oblige le vidéaste à jouer avec la lumière, sur tout lorsque celle-ci n’est pas diffusée uniformément sur la scène filmée. Voici quelques conseils pour faire face aux situations les plus courantes.
Face à des lumières très contrastées, les caméscopes réagissent très différemment de l’?”il humain. La sensibilité des capteurs s’est améliorée, tout comme le traitement numérique des images, mais le résultat obtenu est encore loin de ce que l’?”il perçoit. Cet aspect est d’autant plus frappant que le sujet est éclairé par plusieurs sources lumineuses différentes. Les caméscop es ont des capteurs de petite taille qui ont une dynamique restreinte (la dynamique est la capacité du système à restituer du détail à la fois dans les ombres et les hautes lumières). Plus le contraste de la scène est important, plus le manque de précision dans les détails de l’image devient flagrant. Deux exemples illustrent bien ce cas de figure de lumière mélangée ou mal équilibrée : le clair-obscur et le contre-jour.Dans ces deux cas, il faudra faire des choix dont dépendra le rendu final. Si le personnage est placé devant une fenêtre, souhaite-t-on montrer le personnage lui-même ou plutôt son action devant la fenêtre qui, dans ce cas, devient à son tour un élément à part entière du film (sachant qu’on ne pourra pas restituer les deux éléments, sauf à éclairer ce contre-jour) ? Dans le premier cas, la fenêtre sera noyée dans un halo clair ; dans le second, le personnage sera réduit à une ombre chinoise. Voilà qui illustre bien que la lumière, loin d’être une astreinte pour le vidéaste, est son principal partenaire. Apprendre à tourner des scènes en clair-obscur ou en contre-jour apporte à celui-ci une expérience qui lui sera utile dans sa collaboration permanente avec la lumière.
Lumière tamisée ou atténuée Même si on se protège du contraste classique (zone très éclairée côtoyant des zones très sombres), qui ne pourra évidemment pas être rendu correctement, il existe d’autres situations plus subtiles où la lumière est tamisée par un élément extérieur. Exemple type : lorsque l’on tourne sous des arbres. La lumière qui baigne la scène est bien moins violente que celle qui éclaire une zone non abritée. Elle est tamisée par la présence des feuillages et donne une impression de faux clair-obscur. Mais, dans ce cas, le contraste entre les zones d’ombre et de lumière est bien moins important que pour un clair-obscur classique. La lumière se diffuse différemment parce qu’elle provient de plusieurs directions à la fois et finit par devenir presque uniforme sur toute la zone de tournage. Cet effet dit ‘ de sous-bois ‘ donne une lumière souvent intéressante en vidéo, précisément parce qu’elle n’est pas totalement uniforme. Elle crée ainsi un jeu de lumière qui n’écrase pas le décor par un contraste trop important. Cette atténuation ou ce tamisage de la lumière sont d’autant plus marqués que l’élément filtrant qui se situe entre la source de lumière et le sujet filmé est plus dense. Si vous voulez préserver cette ambiance, essayez de tourner avec la profondeur de champ la plus importante possible. Vous devez cadrer le sujet de façon à englober une partie du jeu de lumière et diaphragmer le plus possible afin d’obtenir une plage de netteté maximum pour que ce qui entoure le sujet soit bien délimité. Dans le cas contraire, les différentes zones du jeu d’éclairage deviendront imprécises car floues. Ce manque de netteté risque de rendre la zone de diffusion de la lumière mal déterminée et de créer un effet de brillance mal dirigé autour du sujet.
Ne tenez pas compte de la lumière tamisée Si les effets de lumière provoqués par l’atténuation ou le tamisage de la source principale ne vous intéressent pas, concrètement, si seul le sujet principal a une réelle importance, la seule option consiste bien évidemment à resserrer le cadre autour du sujet. Une fois le cadre délimité, le réglage de l’exposition se fera (si votre caméscope le permet) en réglant manuellement le diaphragme. La mesure doit être effectuée de telle façon que votre sujet principal soit impeccablement exposé, quitte à sacrifier certaines zones très éclairées du fond, qui seront surexposées. Cette surexposition fera disparaître un certain nombre de détails dans l’arrière-plan, c’est le prix à payer (et cela peut être utilisé comme un effet esthétique). Si votre caméscope ne possède pas de réglage manuel, cadrez le sujet le plus serré possible pour que l’automatisme ne soit pas trompé par la for te luminosité du fond. Ce faisant, vous perdrez sans doute en souplesse de cadrage (il n’est plus dicté par des raisons esthétiques mais par les impératifs de l’exposition, ce qui n’est pas l’idéal).
Récupérez ou accentuez l’effet au montage Les erreurs d’exposition liées à un éclairage trop faible ou tamisé peuvent être en partie récupérées au moment du montage, qu’il s’agisse de sur ou de sous-exposition. Dans les deux cas, la correction se fait toujours à l’aide du filtre de Luminosité/Contraste . Il permet soit d’éclairer et de rajouter du contraste, soit d’atténuer la luminosité en diminuant le contraste. Toutes les erreurs ne sont pas égales : il est plus facile de corriger une sous-exposition qu’une surexposition. Dans ce dernier cas, la perte des détails est irréversible. Si vous avez tourné plusieurs plans en changeant votre axe de prise de vue, par exemple sous des arbres, une mauvaise gestion de votre diaphragme peut apporter des différences de lumière entre ces divers plans. L’utilisation du filtre de Luminosité/Contraste va vous permettre de ramener tous ces plans à peu près à la même valeur de lumière, par le jeu des curseurs de paramétrage.
Contre-jour manuel L’exemple le plus courant du contre-jour est celui du personnage placé devant une fenêtre. Dans ce cas, deux possibilités s’offrent à vous, soit filmer l’action en contre-jour absolu avec le personnage en ombre chinoise, soit conserver l’effet contre-jour et donner une vision maximale des détails du personnage. Dans ce dernier cas, vous devez trouver un compromis avec la lumière pour permettre au sujet d’être éclairé tout en préservant l’effet de contre-jour. La priorité reste au personnage, qui doit être bien équilibré dans le cadre ou plus exactement dans la lumière qu’il réfléchit, car c’est elle qui est porteuse de tous les détails. Par définition, la lumière en provenance de la fenêtre s’oppose à la vision des détails du personnage. De plus, le cadrage doit saisir la scène complète et vous ne pouvez serrer au maximum le champ sur le sujet. Votre atout pour réaliser correctement ce plan est l’angle de prise de vue qui va vous permettre à la fois de combattre cette lumière parasite et de l’utiliser pour donner un maximum de détails au personnage. Pour ne pas tomber dans un contraste excessif, il va falloir simuler le contre-jour tout en étant suffisamment décalé pour l’éviter. La recherche de l’angle de prise de vue doit donc être menée en prenant soin de décaler la caméra pour que la lumière parasite devienne un outil d’éclairage. Placez la caméra de façon à ce qu’elle ne soit pas directement face à la lumière et suffisamment décalée pour ne pas être non plus strictement face au sujet. Cette position permet de conserver un peu d’éclairage et donc un peu de détail sur le sujet, tout en conservant l’effet de contre-jour. En cas de besoin, le resserrage du cadre peut permettre de conserver un champ de face suffisamment restreint pour ne garder qu’une petite marge du contre-jour et en annuler les effets nocifs à l’image. Ce qui importe dans notre cas, c’est de conserver la notion de contre-jour dans la scène enregistrée puisqu’elle est utile à la compréhension de celle-ci.
Contre-jour compensé au tournage Cas de figure moins favorable : une prise de vue à contre-jour où celui-ci est présent sans être recherché par le vidéaste. Il ne s’agit plus là de l’utiliser comme un atout, mais purement et simplement d’essayer de l’éliminer. En d’autres termes, votre sujet se trouve devant une fenêtre et vous devez le filmer sans que celle-ci ait une importance quelconque. La première méthode consiste donc à resserrer le cadre au maximum, quitte à empiéter sur le personnage de manière à éliminer toute lumière parasite. Le caméscope, qu’il soit en automatique ou en manuel, va devoir ouvrir son diaphragme pour compenser l’ombre créée par le personnage lui-même (certains modèles sont équipés d’une touche Contre-jour pour automatiser l’opération). La partie lumineuse du contre-jour devient illisible et fortement brillante alors que le sujet filmé est éclairé normalement grâce à l’ouverture du diaphragme. Il en résulte une surexposition sur les contours du personnage. Cette option peut vous éviter des problèmes de cadrage ou d’angle, mais le résultat obtenu n’est pas optimum. Il est encore préférable, si vous le pouvez, de régler votre diaphragme à la main.
Clair-obscur, tournage en automatique Si le caméscope que vous possédez n’est pas doté d’un réglage manuel du diaphragme, vous devez obligatoirement jouer uniquement sur l’angle de prise de vue et faire confiance à votre caméscope pour le réglage de l’exposition. Veillez à la profondeur de champ qui vous permettra de maximiser les détails dans la zone d’ombre. Cette profondeur de champ est indirectement fonction de la quantité de lumière. Plus il y a de lumière, plus le diaphragme va être fermé et plus grande sera la profondeur de champ. Il faut donc déplacer la position de votre caméscope ou l’axe de prise de vue de manière à conserver un éclairage maximum sur le sujet. En jouant sur le cadrage, il peut être intéressant de valoriser la différence et la violence existant entre les deux zones d’ombre et de lumière. Le but est d’obtenir à l’écran ce violent contraste tout en montrant le maximum de détails dans les deux zones. Le choix du bon angle et du bon axe de prise de vue se joue par fois à quelques centimètres.
Clair-obscur, tournage manuel Le clair-obscur, par sa définition même, mélange ombre et lumière avec un violent contraste. Le vidéaste, comme le photographe, obtient grâce à cet effet très pictural des images dont la lumière est un des acteurs principaux. Le contraste violent entre la zone fortement éclairée et celle très obscure rend la prise de vue parfois difficile. Cette difficulté se matérialise dans le rendu des détails de la zone ombrée ou de la zone éclairée suivant que vous avez choisi un angle qui favorise l’une ou l’autre des zones. Le rendu bien équilibré entre ces deux zones éclairées d’une manière totalement opposée s’avère au premier abord difficile.
Comme nous l’avons évoqué dans le contre-jour, il suffit parfois d’un simple changement d’angle de prise de vue pour modifier la manière dont la source de lumière arrive jusqu’à l’objectif. Cette modification établit un nouvel équilibre de lumière entre les deux zones, permettant alors d’apercevoir les détails de l’une et de l’autre. L’exemple le plus courant est celui d’une lumière solaire très forte pénétrant à l’intérieur d’une pièce entièrement dans l’ombre et créant une zone d’intense lumière dont les bords sont nets. Dans ce cas, vous devez jouer entre votre angle de prise de vue et le diaphragme de votre caméscope. Vous constaterez vite qu’un décalage de quelques centimètres de l’axe de prise de vue fait varier l’arrivée de lumière dans le champ. Cette méthode règle souvent les problèmes de surexposition ou de sous-exposition dans ce type de tournage grâce à une lumière mieux répartie qui va venir éclairer certains détails de l’ombre.
Contre-jour et clair-obscur compensés au montage Dans ces deux cas de figure où l’effet n’est pas utile et si vous avez réussi à le compenser plus ou moins bien au tournage, vous pouvez encore inter venir au cours du montage. C’est un des avantages de la vidéo. Il faut utiliser, pour rattraper votre tournage, les filtres de Luminosité/Contraste présents sur tous les logiciels de montage. Souvent, ces outils sont gérés par deux curseurs grâce auxquels vous pouvez ajouter ou diminuer chacune de ces deux composantes. Dans le cas de l’atténuation d’un contre-jour, il faut donner plus de luminosité pour faire ressortir les détails de ce qui est dans l’ombre et ajouter du contraste pour souligner la profondeur de champ nécessaire à ces détails.
L’inconvénient de ce procédé est le même que celui de la touche Contre-jour du caméscope, mais multiplié. L’effet de surexposition est dans ce cas extrêmement violent. L’idéal, si votre logiciel le permet, est d’effectuer un recadrage de l’image pour resserrer autour du sujet. De toute façon, ne comptez pas trop récupérer parfaitement une image tournée en contre-jour, vous pourrez la sauver pour l’utiliser si vous en avez vraiment besoin, mais il s’agit là d’un rattrapage et non dune retouche.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp .