Prix qui ne se rapportent pas au produit correspondant ou qui ne tiennent pas compte des promotions du moment, étiquettes collées au mauvais endroit : les sources d’erreur d’étiquetage sont légion dans les grands magasins. Pour réduire les cas d’erreur, l’hypermarché Carrefour de Collégien, en Seine-et-Marne, a relégué aux oubliettes les traditionnelles étiquettes en papier dans plusieurs rayons. Leurs remplaçantes sont à affichage électronique et communiquent par radiofréquence. Un système qui garantit que les prix affichés en rayon et ceux comptabilisés lors du passage en caisse demeurent identiques. Enfin presque : ‘ Avec cet étiquetage, il ne nous reste plus qu’un quart des erreurs de prix que connaît habituellement un magasin, explique Philippe Collet, chef de secteur à Carrefour Collégien. En moyenne, nous n’avons que deux ou trois rectifications à faire par semaine. Le plus souvent à cause d’un panneau promotionnel erroné. ‘ Et quelques minutes suffisent pour changer les prix sur toutes les étiquettes. ‘ Auparavant, cette opération nous prenait quatre à cinq jours. ‘
Annabel a tous les prix en mémoire
Tout commence avec Annabel, la base de données de la centrale d’achat de Carrefour. Elle contient les informations sur tous les produits vendus par les hypermarchés de l’enseigne. Chaque magasin détient un exemplaire de cette base, qui référence les produits par leur numéro de code à barres ou ‘ identifiant GenCod ‘ et les prix de vente correspondants. C’est aussi Annabel qui sert de passerelle entre le système de gestion des étiquettes électroniques (dit système SES), et celui régissant les caisses. Toute modification d’Annabel se répercute instantanément sur les deux autres systèmes. Dès qu’une commande est livrée dans la réserve, un employé scanne le code à barres sur l’emballage à l’aide d’un lecteur portable, puis il transmet par radio cette information à l’étiquette électronique correspondante. L’employé entre ensuite différentes mentions complémentaires dans l’étiquette : où le produit sera situé par rapport à l’étiquette, informations à afficher (prix en francs, au litre ou au kilo), etc. Il indique aussi au système SES qu’une nouvelle étiquette a été créée en lui donnant l’identifiant GenCod du produit. Muni de cette information, SES peut alors récupérer le prix du produit dans Annabel. Il faut toutefois attendre que l’étiquette soit installée dans son rayon pour qu’elle affiche le prix. Suspendue au plafond au-dessus de chaque gondole, une antenne radio diffuse en permanence les données du système SES. Chaque étiquette récupère les informations la concernant. Pour un nouveau produit, la mise à jour est immédiate. Pour un changement de prix, il faut généralement patienter 24 heures.
Des relais pour les grandes surfaces
Pour éviter toute interférence avec pacemakers, téléphones portables et autres appareils, les étiquettes communiquent à basse fréquence. Revers de la médaille, au-delà de huit mètres entre l’émetteur et l’étiquette réceptrice, la communication se détériore. Pour un magasin comme le Carrefour de Collégien (15 000 m2),il a fallu installer quatre points de diffusion. Chaque centre de commande comprend un PC avec système d’exploitation Unix équipé d’un exemplaire du logiciel SES, un PC relié à la base de données Annabel, et trois ou quatre émetteurs radio.Outre le système fédérateur central, trois points de diffusion transmettent les données vers les différents secteurs. Reste que tous les rayons ne sont pas équipés d’étiquettes électroniques : 14 500 produits sur les 85 000 proposés à la vente sont pour l’instant référencés dans la base SES. Et certains rayons, par exemple celui du textile, qui propose trop de références, ou les saisonniers n’en auront jamais. Mais ces restrictions n’empêcheront pas Carrefour de généraliser prochainement ce dispositif à l’ensemble de ses magasins, à l’instar d’autres grandes enseignes de la grande distribution
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