Communications interrompues, réseau indisponible, paroles hachées… Téléphoner avec un mobile dans de bonnes conditions est parfois difficile, que ce soit à la ville ou à la campagne. Pour chacun des trois opérateurs français,
le défi est permanent : limiter les ‘ trous ‘ dans les zones couvertes par le réseau mobile, et assurer une qualité de communication satisfaisante.Attention : il ne s’agit pas ici des zones blanches, ces périmètres géographiques oubliés par tous les opérateurs qui représentent encore près de 9 % du territoire national (mais seulement 1 % de la population). L’explication
technique est simple : sans antenne dans les environs, pas de réseau.Ce qui mobilise les opérateurs, ce sont les zones qui devraient être 100 % opérationnelles, mais où surviennent toutes sortes de problèmes. Ceux-ci sont liés aux limites physiques des réseaux radio, en pleine évolution actuellement.
Ainsi, Bouygues Télécom vient de lancer son réseau GSM étendu, présenté comme ‘ plus étendu et plus disponible ‘. De leur côté, Orange et SFR ont annoncé une meilleure ‘ densité
‘ de leurs réseaux respectifs. Les améliorations apportées aux réseaux par les opérateurs sont liées à l’évolution technique des antennes.
Plus de fréquences radio
Au début de la téléphonie mobile grand public, les fréquences radio ont été réparties ainsi : la bande autour de 900 MHz pour Orange et SFR, puis celle autour de 1 800 MHz (extension de la norme GSM appelée Digital Cellular
System ou DCS) pour Bouygues Télécom.Principale différence : le 900 MHz offre une plus grande couverture (on capte plus loin), et le 1 800 MHz une meilleure densité (on capte moins loin, mais mieux). Dès 1999, la libéralisation de certains canaux de la bande de fréquence
1 800 MHz avait permis à SFR, puis à Orange, d’offrir une meilleure qualité de couverture dans les grandes agglomérations.Aujourd’hui, c’est l’inverse que propose Bouygues à ses abonnés avec le GSM étendu, grâce à des canaux supplémentaires dans la bande 900 MHz. En ajoutant cette gamme de fréquence sur ses antennes existantes, l’opérateur pourra offrir
une meilleure couverture aux heures de pointe, dans des zones très denses où son réseau DCS saturait parfois. Il va aussi proposer, avec cette bande de fréquence plus ‘ vaste ‘, l’extension de son réseau dans
certaines zones rurales, souvent mal desservies. D’ici à fin 2004, 3 000 antennes du réseau Bouygues Télécom devraient passer au bibande.Mais les progrès de couverture ne résolvent pas certains problèmes de qualité des communications. Pourquoi, par exemple, capte-t-on moins bien dans certains endroits en été qu’en hiver ? Simplement à cause des feuilles des arbres !
Tout aussi surprenant : un double vitrage dans une maison peut diviser par deux l’intensité du signal !
Obstacles à la qualité
La qualité de la transmission radio peut être sérieusement altérée non seulement par une trop longue distance entre le mobile et l’antenne de l’opérateur, mais surtout par les obstacles parasites : mur à structure métallique, façade
d’immeuble, etc. Parfois, ces facteurs environnement aux sont combinés à une vitesse de déplacement élevée qui implique un changement rapide de cellule (dans le TGV ou sur l’autoroute, par exemple). Ce transfert, qui prend normalement une fraction
de seconde, peut parfois s’effectuer sur une nouvelle cellule déjà saturée, ou rencontrer un obstacle qui bloque la réception du signal. La communication est alors coupée.Selon l’Autorité de régulation des télécommunications, Bouygues Télécom arrivait, fin 2002, loin derrière ses concurrents sur la qualité des appels dans le TGV : 62 % des communications étaient maintenues deux minutes dans une qualité
sonore correcte. Le GSM étendu devrait permettre à l’opérateur d’améliorer son score.Conscients de ces limites, les opérateurs ont apporté quelques modifications à leurs équipements. Premier changement important : la cellule déployée le plus souvent est désormais une macrocellule dite trisectorisée. Elle se compose de
trois stations de base (au lieu de une ou deux), afin de pouvoir traiter encore plus de signaux en même temps sur un maximum de canaux radio.
Macro, micro et pico
Dans certaines zones à très forte densité de signaux (grandes artères urbaines, autoroutes ou environnement riche en obstacles), on ajoute des microcellules, plus petites que les macrocellules. Enfin, dans des endroits clos comme les
gares, les opérateurs installent des antennes d’intérieur, dites picocellules. Ces dernières, placées dans des bâtiments, permettent de capter le réseau là où cela n’était pas possible auparavant.Dernier facteur important pour une réception optimale du signal : la sensibilité radio du téléphone (aussi appelée accroche réseau). Sur un même réseau, avec un signal faible, un téléphone performant pourra assurer une transmission
correcte, alors qu’avec un autre modèle, la qualité d’écoute sera catastrophique. Soyez donc vigilant lorsque vous achèterez votre prochain téléphone.
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