La téléphonie via Internet (voix sur IP), la diffusion d’émissions de télévision ou l’écoute de musique en ligne exigent que les informations circulent sur l’intégralité du réseau de manière fluide, sans latence
(sans retard).Ainsi, dans le cas de la voix sur IP, il ne faut pas dépasser un délai de 150 ms entre l’envoi d’un paquet de données (contenant des bribes de paroles) par un internaute et la réception de ce même paquet par son
interlocuteur. Pour cela, il faudrait que les divers équipements situés sur le réseau transmettent en priorité certaines données plutôt que d’autres : c’est ce que l’on appelle la ‘ qualité de
service ‘. Le Laboratoire lorrain de recherche en informatique et ses applications (Loria) travaille par exemple sur une méthode permettant d’analyser finement, en temps réel, une séquence vidéo compressée en Mpeg-4.Objectif : faire passer en priorité, en cas de congestion du réseau, les images dites de ‘ référence ‘ (qui sont complètes), en délaissant les autres (les images interpolées, qui ne contiennent que les
différences entre les images de référence). Pour aller plus loin, il faudrait adapter les données transmises à la bande passante du destinataire. ‘ On peut imaginer qu’un flux vidéo d’une compétition sportive
soit composé à la fois d’une vidéo haute définition, destinée aux PC connectés à une ligne ADSL à haut-débit ; d’une vidéo basse définition, pour les téléphones mobiles UMTS ; et d’un simple tableau des scores fixe,
affiché lorsque la vidéo ne passe pas correctement ‘, prédit André Cotton, un des responsables d’EuronetLab, un laboratoire commun à Thalès et à l’Ecole nationale supérieure des télécommunications qui travaille
sur le sujet.
Gérer les diffusions en masse
Internet fonctionne aujourd’hui en mode unicast (ou ‘ diffusion simple ‘) : lorsque deux internautes requièrent des données identiques (ils veulent regarder la même émission
diffusée en direct, par exemple), celles?”ci sont transportées en double exemplaire sur une grande partie du réseau, ce qui crée des congestions. Il faudrait donc passer au mode multicast (ou ‘ diffusion
multiple ‘). Cette méthode permet, à la source des données, de n’envoyer qu’un seul flux, qui est dupliqué par les équipements de transmission en de multiples exemplaires, au plus proche des destinataires.Cela permettrait de libérer énormément de bande passante dans les branches principales du réseau. Pratiqué depuis plus de dix ans dans des environnements de recherche (le projet NREN de la Nasa a abouti dès mai 1999 à une démonstration
de réseau à diffusion multiple), le multicasting est encore peu développé sur les portions publiques du Net. En grande partie parce que ce procédé nécessite de remplacer les équipements réseau.
Créer un annuaire universel
Numéro de téléphone, de fax, pseudonyme sur une messagerie instantanée, adresse électronique ou de son site Web : on dispose aujourd’hui de multiples identifiants destinés à des usages bien précis.
L’Internet Engineering Task Force (IETF), une association qui regroupe des constructeurs et des éditeurs, a cherché un moyen de relier tous ces identifiants.Le projet a abouti à la création du standard Enum, qui permet d’associer à chaque numéro de téléphone des adresses mail et d’autres coordonnées du propriétaire de ce numéro, comme l’adresse de messagerie
instantanée.Les serveurs DNS, qui servent aujourd’hui à établir une correspondance entre un nom de site Web et son adresse IP (en transformant une adresse du type www.supersite.com en une adresse du genre 213.186.34.126), seraient aussi
utilisés pour créer un lien entre un numéro de téléphone et une adresse électronique.Ainsi, il suffirait de connaître les coordonnées téléphoniques d’un internaute pour pouvoir lui expédier un mail, un message instantané ou visiter son site Web. En Australie, AARNet, le réseau qui relie toutes les universités du
pays, vient juste de lancer sa première expérimentation d’Enum à grande échelle.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.