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Les appareils photo aussi intelligents que nous ?

Regardez bien le document ci?”contre. Vous ne remarquez rien d’anormal ? Si vous n’avez pas trouvé, voici un indice : demandez?”vous comment on écrit ‘ pont…

Regardez bien le document ci?”contre. Vous ne remarquez rien d’anormal ? Si vous n’avez pas trouvé, voici un indice : demandez?”vous comment on écrit ‘ pont ‘ en
anglais… Eh oui, c’est bridge, et non brigde, comme nous l’avons écrit – en gros ! – sur la couverture de notre dernier numéro… Et vous imaginez bien que nous l’avons lue et
relue, sans que personne ne détecte la faute.Toute honte bue, cette énorme bourde est l’occasion de rappeler une nouvelle fois la relativité de notre regard, ou plutôt la sélectivité de notre intelligence. Si nous n’avons pas vu la faute, c’est que notre cerveau a rectifié de
lui?”même, et nous avons lu ‘ bridge ‘. Ce faisant, nous avons fonctionné comme un programme de correction orthographique automatique… ou comme les logiciels qui rectifient les déformations
de perspectives et accentuent les contrastes dans un appareil photo numérique. Bref, l’informatique n’a rien inventé ! Mieux : c’est justement en s’appuyant sur les qualités et sur les limites de notre vision que les informaticiens
réussissent à ‘ manipuler ‘ les images sans que nous en ayons conscience. C’est le cas de la compression qui permet, lorsqu’elle est bien réalisée, de supprimer des informations sans que cela se voie.
De même, ayant eu récemment l’occasion de tester un photophone 1 mégapixel de dernière génération, j’ai été époustouflé par la qualité de l’image imprimée en 10 x 15. Or, ce n’est pas l’augmentation de la qualité de l’optique ni de celle
du capteur qui permet de tels résultats, mais celle de l’électronique et de l’informatique embarquées dans l’appareil.Réussir à faire de bonnes photos avec des composants de qualité très moyenne, donc moins chers à fabriquer ?” et ainsi baisser le prix des appareils ?” tel est l’enjeu de taille de ces manipulations numériques.
Certes, les puristes y trouveront toujours à redire, et ils auront raison. Mais eux aussi bénéficieront de ces avancées techniques sur les appareils haut de gamme. Les nouveautés de ce printemps le confirment : la course aux mégapixels laisse
la place à la course au traitement de l’image. Cest plutôt une bonne nouvelle.

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Bernard Montelh