Pouvoirs publics et fournisseurs d’accès se mobilisent de part et d’autre de l’Atlantique pour lutter contre ces envois de mails non sollicités qui encombrent les boîtes aux lettres. Aux Etats-Unis, George W. Bush a apposé sa signature au bas du CAN-SPAM Act (Controlling the Assault of Non-Sollicited Pornography And Marketing) en décembre dernier. Cette loi fédérale fait encourir de lourdes peines aux spammeurs : jusqu’à un an de prison et des millions de dollars d’amendes ! Mais elle n’interdit pas vraiment le spam. Elle se contente d’imposer un peu de transparence aux spammeurs : s’identifier clairement, indiquer explicitement la nature du message dans son titre, fournir aux destinataires le moyen de s’exclure de la liste de diffusion. La mesure est donc bien timide, même si elle prévoit la création d’une liste rouge des internautes refusant tous courriers publicitaires.Avec sa directive communautaire du 12 juillet 2002, qui devrait être bientôt transposée dans le droit français avec l’adoption de la Loi pour la confiance dans l’économie numérique (LCEN), la communauté européenne a adopté une position plus radicale. Les entreprises ne peuvent envoyer des mails de prospection commerciale qu’à leurs clients et aux internautes ayant explicitement accepté de figurer dans des fichiers de marketing direct. Reste que cet arsenal juridique est impuissant face aux spammeurs installés dans des états complaisants. La balle revient donc dans le camp des FAI et des éditeurs de Webmail. Chacun ou presque y va de son initiative antispam. Ainsi, AOL 8.0 est équipé d’un bouton ‘ report spam ‘qui permet d’ajouter les adresses des spammeurs à une liste noire. Mais comme elles changent constamment, cet outil ne risque pas d’éradiquer le fléau. C’est pourquoi Yahoo veut contraindre les spammeurs à révéler leur identité grâce à un système de signature électronique. L’idée est engageante ; mais ce système ne peut fonctionner que si tous les FAI l’adoptent. Un peu utopique…Bref, à moins de rejeter systématiquement tous les courriels provenant d’expéditeurs non répertoriés dans son carnet d’adresses on n’est pas près de se débarrasser des spams. Et il y a fort à parier que ceux qui proposent des logiciels antispam efficaces deviennent aussi prospères que les éditeurs dantivirus.
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