l’OI : D’où est venue l’idée d’un site d’écoute de musique en ligne gratuite ?JB : Le concept n’existait pas, le modèle économique non plus. Tout était à inventer et la conjoncture s’y prêtait particulièrement. La musique a envahi Internet ; la manière de la consommer se transforme en conséquence. Je suis un entrepreneur, je me nourris d’opportunités. Avec l’appui de l’opérateur Free, nous avons lancé Deezer tout en négociant des accords avec la Sacem et des partenariats avec les majors et les petits labels. Nous avons travaillé dans une totale transparence pour mettre en ligne une plate-forme légale et gratuite.l’OI : Quel est votre mode de fonctionnement ?JB : Nous avons mis en place une architecture de diffusion d’écoute illimitée gratuite financée par la publicité qui permet de rémunérer les ayants droit. Notre site répond à une réelle attente des consommateurs de musique et nous le faisons évoluer selon les souhaits qu’ils expriment : playlists, Smartradio, Webradio… Les notions d’échange, d’interactivité et de force de proposition sont essentielles dans notre démarche.l’OI : Face au piratage, quelle est votre position ?JB : Le piratage a modifié la donne pour la production musicale, et les maisons de disques doivent s’adapter, trouver des alternatives. Deezer en est une. Je ne rentre pas dans la polémique de la répression, ce n’est pas mon rôle. Ce que je vois, en revanche, ce sont les difficultés rencontrées par la vente de musique en ligne, notamment l’achat à la carte, pas rentable. Je crois beaucoup plus au service de type abonnement ou forfait de téléchargement, sur lequel nous allons travailler. Il y a une vraie réflexion à construire dans ce sens.l’OI : Comment voyez-vous l’avenir de la musique en ligne ?JB : Nous sommes déjà dans l’avenir. Avec notre site, nous avons posé un modèle qui risque de durer long-temps, tout en continuant d’évoluer, bien sûr. La question serait plutôt : où va la musique ? Elle est en pleine mutation : nouveaux formats de production et de commercialisation voir Madonna, Radiohead ou encore NoMajorMusic. Le CD est dépassé. Il va se transformer en objet de merchandising. Les artistes privilégient désormais les concerts live, qui se commercialisent via les DVD. La musique doit être accessible facilement, depuis n’importe quel support MP3, ordi, téléphone, etc. sans que personne ne soit lésé.l’OI : Qu’apportez-vous de nouveau avec Deezer ?JB : Un concept inédit, une nouvelle façon d’écouter la musique. Notre force tient principalement dans l’ergonomie du site, sa convivialité, l’importance de notre catalogue et une grande simplicité d’utilisation. La fidélisation de nos visiteurs est la clé de notre succès. Notre objectif pour 2008 est de réitérer l’expérience en Allemagne et en Grande-Bretagne avec la même réussite. Et cela ne s’arrêtera pas là. Il faut être un peu visionnaire pour avancer.
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