À quoi ressemblera votre appareil photo demain ? À un téléphone ? Ou au contraire à un reflex ? Peut-être aux deux à la fois. Bloqués vers le bas de gamme par l’avancée des photophones, les constructeurs cherchent à monter en gamme. En mars dernier, Mogens Jensen, patron européen de la division image de Canon, confiait à l’agence Reuters que, devant la baisse annoncée du niveau de vente des compacts, les espoirs de la firme allaient se reporter lentement sur les reflex. Même son de cloche du côté de Nikon qui nous confiait récemment que si, dans les mois à venir, Nikon continuera à proposer des compacts numériques haut de gamme, il n’est cependant pas sûr que le format bridge soit conservé. De son côté, Panasonic, qui s’est spécialisé dans les bridges et les compacts, a d’ores et déjà annoncé la sortie, pour début 2006, d’un reflex numérique (il est rare que les constructeurs claironnent leurs intentions si longtemps à l’avance). Si le nombre global d’appareils vendus reste impressionnant (4,6 millions pour la France, en 2004), les courbes devraient s’infléchir de 25 à 30 % en 2005 alors que, dans le même temps, les oracles prédisent que les ventes de reflex devraient avoir doublé d’ici 2006. C’est dans ce contexte que débarque le Nikon D50 dont l’élément le plus spectaculaire risque fort d’être… l’étiquette. Lancé à un prix pour l’instant inconnu (mais qu’il n’est pas difficile d’imaginer aux alentours de 750-800 euros en kit, puisque le D70 se trouve actuellement aux alentours de 900 euros en kit)… il sera probablement moins cher que les bridges haut de gamme et à peine plus cher que les compacts de cette même catégorie. Alors, mort, le bridge haut de gamme ? Peut-être. Un certain nombre d’éléments militent dans ce sens. Les bridges haut de gamme sont des appareils sophistiqués, équipés d’excellentes optiques, coûteux à fabriquer et difficilement déclinables. De l’autre côté, le format reflex permet de décliner des gammes en conservant la même électronique, laquelle est au besoin bridée de façon logicielle, pour l’installer dans des boîtiers plus simples, à piocher dans la gamme argentique existante. Les exemples se multiplient : le Canon EOS 10D décliné en version légère avec le 300D, le Pentax *istD décliné en version Ds, et donc ce Nikon D50 qui reprend l’électronique du D70 pour la loger dans un boîtier plus léger. Le tout étant proposé pour abaisser le prix, avec un zoom de facture souvent modeste. Le raisonnement inverse, donnant le bridge vainqueur, a également ses partisans, au chapitre desquels l’inattendu Samsung qui s’apprête à présenter, sous le nom de 815, un bridge rappelant beaucoup le concept du Sony 828 : gros zoom à réglage manuel (15x dans le cas du Samsung), esthétique massive, etc., et Canon qui vient juste de présenter un S2 IS.
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