A quelques pas du port de plaisance de Los Angeles, le 4676 Admiralty Way est un immeuble sobre. C’est ici, au troisième étage, que se trouve le siège de l’Icann, l’Internet Corporation for Assigned Names and Numbers. Cet organisme à but non lucratif, créé en octobre 1998, est au centre du Web. Certains le comparent même au gouvernement d’Internet. L’Icann gère les principaux para-mètres techniques qui permettent à Internet d’exister, et plus particulièrement le système des noms de domaine. L’institution s’assure d’abord en permanence que le Web fonctionne et que les internautes peuvent afficher un site en tapant son nom. Comme pour le site portail 01net, par exemple, qui est accessible en tapant une adresse sous forme de lettres (www.01net.com) au lieu de l’adresse informatique sous forme de nombres (213.186.39.31). De même pour les courriers électroniques : en tapant une adresse de courriel sous la forme ‘ [email protected] ‘, le message doit être acheminé à la bonne personne sur le réseau. ‘ Nous veillons à ce que les ordinateurs puissent sans cesse communiquer entre eux, explique Paul Twomey, le président de l’Icann. Nous sommes comme un facteur qui vérifierait tous les matins que les adresses des usagers sont correctes : nous ne nous préoccupons pas du contenu de l’enveloppe, de sa couleur, du prix du timbre mais uniquement de la validité de l’adresse. ‘
Des prix en baisse de 80 % !
L’Icann supervise aussi la commercialisation des noms de domaine. Mettant fin au monopole de la société américaine Network Solutions, elle a ouvert la vente des noms de domaine à la concurrence et accrédité les 253 sociétés (ou registrars) habilitées à vendre les noms de domaine génériques (.com,.net,.org) ou nationaux (comme le.fr pour la France ou le.be pour la Belgique). ‘ Cette ouverture à la concurrence a bien profité aux utilisateurs : le prix des noms de domaine a chuté de l’ordre de 80 % par rapport au prix initial ‘, rappelle Paul Twomey.Les relations entre registrars et internautes restent d’ailleurs la question qui occupe le plus la trentaine de salariés du siège de la Marina del Rey. ‘ Nous traitons chaque jour des centaines de demandes d’internautes ou d’entreprises qui ont des problèmes avec les registrars, explique le président de l’Icann. Cela peut être un nom de domaine qui a été effacé par erreur, un transfert effectué sans autorisation de son propriétaire véritable ou un problème de droit des marques. ‘ En première ligne, la standardiste elle-même en sait quelque chose : elle doit répondre chaque jour aux multiples entreprises et particuliers en difficulté. ‘ A force, je commence à connaître les procédures par c?”ur ‘, plaisante Tanzanica King.
De nouveaux noms de domaine
Autre rôle fondamental : l’Icann doit anticiper les évolutions du Web. Pour ce faire, les 19 membres du conseil d’administration, originaires du monde entier, sont assistés par trois organisations de soutien (ou supporting organisations), des groupes de réflexions thématiques composés de sages d’Internet. Ils sont chargés de proposer de nouvelles orientations en matière de noms de domaine ou de protocoles de communication entre les ordinateurs. A cela s’ajoute un certain nombre de groupes consultatifs. La structure très complexe de l’Icann doit en fait permettre une représentation de tous les acteurs d’Internet, gouvernements, entreprises privées et experts, afin de parvenir à un consensus sur les décisions à prendre pour l’avenir de la Toile. Parmi les chantiers les plus sensibles, l’institution travaille sur la mise en place de nouveaux noms de domaine afin de résoudre la pénurie sur les extensions en.com,.net et.org. En 2001, l’Icann a déjà inauguré de nouvelles extensions comme le.biz pour les entreprises ou le.museum pour les musées. D’autres suffixes sont en préparation, comme le.travel pour les sites de voyage, le.asia pour l’Asie et même un.cat pour la Catalogne. La procédure permettant la création de nouveaux noms devrait devenir plus souple, permettant une accélération de l’apparition de nouveaux suffixes. ‘ Internet va très vite, et nous devons travailler à la vitesse du Web ‘, explique Theresa Swinehart, directrice générale de l’Icann.L’Icann doit surmonter de nouvelles contraintes techniques. ‘ Nous travaillons sur la possibilité d’introduire des noms de domaine avec des caractères romains ou accentués. Dès cette année, nous pensons permettre les noms en chinois, japonais et coréen, explique Paul Twomey. Cela peut paraître simple pour un humain, mais c’est une question bien plus complexe pour un ordinateur. ‘ Fidèle à son principe de consensus, l’Icann se veut particulièrement transparente et ouverte : les internautes peuvent suivre les débats et contribuer aux forums de discussion directement sur le site de linstitution. Tout le monde peut participer !www.icann.org
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