Jusqu’à ces dernières années, penser que l’ordinateur pouvait prévoir l’avenir était de la pure science fiction. Mais les choses changent. Le Milan AC, la célèbre équipe de football, utilise depuis 2002 un système qui devrait lui permettre de prévoir et d’éviter une grande partie des blessures dont souffrent les joueurs. Milan Labs est en quelque sorte une sorte de gymnase super informatisé : chaque outil utilisé et chaque exercice d’entraînement enregistrent comment les athlètes (aussi bien les espoirs que l’équipe première) réagissent. Le travail en gymnase, les entraînements et l’état de forme des footballeurs sont entrés dans l’ordinateur, transformés en données et organisés sous forme d’archives.Evidemment le système a également enregistré les blessures qui se sont produites, avec tous les détails. Après deux années passées à accumuler des données, le système devrait à présent être prêt à fonctionner.En pratique, l’ordinateur prévoit les blessures en confrontant les résultats des tests de chaque joueur avec ceux présents en archive : si, par exemple, la réaction d’un joueur à un exercice déterminé est similaire à celle d’un autre joueur qui s’est blessé dans le passé, l’ordinateur le signale au staff médical.
En constant apprentissage
C’est comme si l’ordinateur disait : ‘ attention ! Cette partie de la musculature de l’athlète se comporte exactement comme celle de son collègue qui s’est blessé l’année dernière. ‘ La chose la plus surprenante est que l’ordinateur réussit à interpréter les données toujours plus précisément au fur et à mesure qu’il enregistre de nouvelles informations : on peut dire qu’il ‘ apprend ‘ à prévoir les blessures.Tout ceci est possible grâce à une technologie qui repose sur les réseaux neuronaux. Les réseaux neuronaux cherchent à reproduire dans un système informatique le fonctionnement du cerveau. Dans notre esprit, nos expériences sont enregistrées dans chaque neurone. Notre cerveau les met en relation les uns avec les autres pour nous permettre d’adopter un comportement adapté dans des situations différentes. Les réseaux neuronaux fonctionnent suivant ce même principe. Les ‘ neurones de l’ordinateur ‘ analysent et comparent entre elles les données qu’ils reçoivent et les associent entre elles de façon à découvrir comment la variation d’une donnée fait également varier les autres.Contrairement à ce qu’on pourrait penser, Milan Labs n’utilise pas de produits ou de programmes de sciencefiction : il suffit de deux ordinateurs serveurs avec Windows, 25 portables et quelques PDA pour gérer toutes les données.
Des infos récoltées sur le terrain
Les deux serveurs constituent le ‘ cerveau ‘ du système et ont des fonctions différentes, même s’ils ‘ collaborent ‘. Le premier organise les données et les introduit dans les archives avec celles déjà récoltées. Le deuxième, lui, s’occupe de les comparer pour découvrir les résultats ‘ suspects ‘. Les portables et les PDA sont utilisés pour recueillir les données. Les portables, utilisés dans le gymnase, sont reliés aux machines pour les exercices et aux équipements de contrôle médical. Les PDA servent à relever les informations hors du gymnase étant donné que les joueurs et les préparateurs peuvent les porter sur eux.Depuis que Milan Labs existe, le nombre de blessures survenues à des joueurs du Milan a diminué de 90 % par rapport aux cinq années précédentes : un pourcentage très élevé, surtout si on pense que les données sur cinq ans sont relativement peu nombreuses pour établir une prévision précise. Cette application au domaine sportif n’est qu’un exemple montrant à quel point les technologies visant à prévoir des données prennent de l’importance. Une véritable guerre est menée dans des secteurs comme la bourse ou l’économie pour ‘ inventer ‘ des programmes qui peuvent prévoir les cours du marché. Y parviendront-ils ? Avec le temps, cest probable
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.
