Sorti il y a déjà quelques semaines, le premier reflex plein format dit ‘ abordable ‘, commence vraiment à mériter son titre du fait de la…
Sorti il y a déjà quelques semaines, le premier reflex plein format dit ‘ abordable ‘, commence vraiment à mériter son titre du fait de la baisse substantielle de son prix (moins de 2 700 euros). Un test s’imposait tant la sortie de l’EOS 5D a fait du bruit. Il est vrai que Canon propose pour la première fois, à un tarif accessible, un reflex équipé d’un capteur plein format. Explication : la grande majorité des reflex numériques est équipée de capteurs dont la surface est inférieure à celle d’un négatif 24 x 36. C’est pour cette raison qu’il faut appliquer un coefficient de conversion à la focale lorsqu’on monte un objectif sur ces boîtiers. L’image formée par l’objectif se voit ‘ recadrée ‘ par le capteur, et l’effet est le même que si l’on augmentait la focale de l’objectif. Un capteur plein format mesure la même taille qu’une image 24 x 36 mm, et résout donc ce problème. On retrouve alors tout l’intérêt de ses objectifs grands-angles : un 28 mm reste ici un 28 mm. Jusqu’ici réservé à la Rolls de la gamme (EOS 1DS Mark II, 8 000 euros), ce type de capteur offre en outre de sérieux atouts en matière de qualité d’image, car il permet de placer des pixels plus ‘ gros ‘ et donc plus sensibles à la lumière. La bonne nouvelle, c’est que le 5D, qui restait tout de même cher à sa sortie (3 500 euros), se trouve aujourd’hui sur Internet à des tarifs qui commencent à être un peu plus abordables (autour de 2 800 euros). Dont acte.
Des performances superlatives
Sur le terrain comme au labo, le 5D se révèle à la hauteur de nos attentes. Nous l’avons testé au labo en version ‘ kit ‘ avec l’excellent zoom 24-105 mm IS USM 1:4 L, et sur le terrain avec une panoplie d’autres objectifs EF. Contrairement à ce qui avait été dit à sa sortie, l’appareil se comporte bien avec la plupart des optiques, même s’il vaut mieux éviter les zooms d’entrée de gamme et les très grands-angles de qualité moyenne, le plein format du capteur accentuant leurs défauts. Lorsqu’il est équipé du 24-105 mm conçu sur mesure, les résultats sont impressionnants. Les 12,8 millions de pixels permettent d’atteindre une finesse rarement vue ailleurs, et ce, sans avoir recours à des effets artificiels d’accentuation des bords. Seule remarque, une petite perte de piqué sur les bords et un léger vignettage à pleine ouverture, aussi bien en grand-angle qu’en télé. La gestion du bruit numérique est elle aussi exceptionnelle et l’on peut travailler jusqu’à 1600 ISO tout en gardant un rapport signal/ bruit très convenable. Autre avantage du capteur plein format : on retrouve une profondeur de champ, des transitions flou-net et un modelé proches de ceux obtenus avec un reflex argentique. De même, on gagne un peu en dynamique, sans toutefois atteindre ici la souplesse d’un négatif. Ces fichiers de qualité accusent en revanche un poids conséquent : de 3,5 à 5,5 Mo en JPeg, ceux-ci atteignent 12 Mo en Raw, ce qui limite les rafales à 3 i/s (contre 5 i/s pour le 20D). Cela ne gênera que les adeptes des photos d’action hyper détaillées, car l’appareil offre par ailleurs une réactivité sans faille, à la mise en route comme pour la mise au point.Malheureusement, le système autofocus, directement issu de l’EOS 20D, reste trop limité, et le losange formé par les 9 collimateurs du viseur a bien du mal à couvrir le plein format de l’image. Un boîtier de ce prix aurait mérité un système plus adapté…
Un gros 20D
La remarque est la même pour l’ensemble du boîtier : il semble que Canon ait limité les coûts en reprenant grosso modo l’architecture du 20D, ce qui fait du 5D un appareil manquant parfois de cohérence. Il offre certes un viseur très clair et bien dégagé, ainsi qu’un large écran bien lisible, mais on reste sur notre faim pour ce qui est des contrôles visuels des paramètres actifs ou des accès aux réglages. Ces derniers conservent la même logique que sur le 20D, à savoir des touches couplées cumulant deux fonctions : autofocus/balance des blancs, cadence/sensibilité, etc. Cette économie de moyens, qui peut induire en erreur, peut se justifier sur un appareil à 1 500 euros, mais elle est plus critiquable sur un matériel dont le prix est deux fois supérieur.