Concurrencé par l’OGG Vorbis, le WMA et l’AAC, le format MP3 est-il encore dans le coup ? Pour le savoir, nous avons comparé ces quatre codecs. Verdict.
Qu’il semble loin, le temps où le MP3 régnait en maître incontesté de la compression audio. Il fait dorénavant face à de sérieux concurrents… et pas forcément ceux que l’on attendait. Un moment pressenti comme la relève, le MP3 Pro propriété de Thomson n’a pas connu le succès attendu. Il s’est fait voler la vedette par trois autres formats.Premier concurrent en lice, l’OGG Vorbis est un codec gratuit et libre de droits. Il attire donc forcément l’intérêt de certains constructeurs de matériels audio, principalement iRiver. Il est en revanche incapable de gérer les droits d’écoute et n’intéresse donc pas les sites de commerce musical. Dérivé du MP3, l’OGG Vorbis peut être considéré comme une évolution qualitative, mais pas comme un réel successeur.Second concurrent, et non des moindres, le WMA9 (Windows Media Audio version 9) bénéficie de l’appui de poids de son créateur : Microsoft. Après des débuts difficiles, ce format a su s’imposer, en particulier par le biais du Lecteur Windows Media qui, d’origine, ne sait convertir les CD-Audio qu’en WMA. Autre facteur de réussite de ce codec : sa gestion des droits d’écoute, qui lui a permis de s’imposer sur nombre de sites de vente de musique en ligne. Preuve de son succès : pratiquement tous les baladeurs numériques récents (à l’exception notoire de l’iPod) et de plus en plus de platines DVD de salon sont désormais capables de le lire.
Pour des oreilles plus ou moins fines
Enfin, il faut aussi compter avec l’AAC (Advanced Audio Coding). Adopté par Apple pour son baladeur numérique, l’iPod, ce format se révèle très rapide à la compression et de bonne qualité à l’écoute. Il gère aussi les droits d’écoute, un avantage indéniable pour favoriser son implantation dans la vente de musique en ligne.D’un point de vue technique, l’OGG Vorbis, le WMA et l’AAC ne sont fondamentalement pas différents du MP3. Ainsi, la méthode de compression mise en ?”uvre est similaire. Elle consiste à supprimer du fichier musical les fréquences audio les moins perceptibles par l’oreille humaine. Seule varie, d’un codec à l’autre, la notion de ‘ perceptibilité ‘ des fréquences. D’où l’idée de comparer les performances de nos quatre codecs dans chacun des trois débits d’encodage le plus souvent utilisés (64, 128 et 192 kbit/s). Nous avons volontairement écarté le débit variable, dont l’utilité se limite à certains types de musique.Résultats ? Ce n’est pas sur la taille des fichiers obtenus (elle est quasi identique d’un codec à l’autre) ni sur le temps nécessaire à la compression (bien que variant sensiblement, il ne nous paraît pas être un critère déterminant) que se fera le choix du codec de prédilection, mais bel et bien sur la qualité résultante. Sur ce point, force est de constater que le MP3 est largement dépassé par la concurrence, surtout dans les taux de compression les plus élevés (64 et 128 kbit/s). L’OGG Vorbis lui est supérieur, mais il est lui-même nettement distancé par le WMA et l’AAC. Ces deux formats sont quant à eux à peu près similaires. Alors lequel choisir pour encoder vos fichiers musicaux ? Au final, c’est votre baladeur ou votre logiciel de lecture multimédia qui en décidera, selon le ou les formats qu’il reconnaît