Scène d’un crime. Accroupi, un homme en blouse blanche traque la moindre poussière. C’est un membre de la police technique et scientifique (la PTS). Sa mission : récolter des indices, aussi maigres soient-ils, pour les analyser
en laboratoire et aider la police judiciaire (PJ) à confondre les coupables. Il allume son Crimescope, un laser lumineux qui éclaire à la fois les empreintes digitales et les résidus organiques. Tout apparaît alors clairement. Rien ne lui échappera.
Depuis que la PTS utilise massivement l’informatique et les nouvelles technologies, ses investigations ont pris une tout autre dimension.Pourtant, à la fin des années 80, la police technique et scientifique française était très en retard par rapport à ses homologues en Europe. Peu d’ordinateurs, des techniques d’analyse datant du début du siècle : un sérieux
dépoussiérage s’imposait. La ‘ révolution numérique ‘ de la police a démarré en 1987, avec la naissance du premier fichier informatisé des empreintes digitales. Outil roi dans toute enquête, il indexe
aujourd’hui près de 1,8 million de criminels ou délinquants. Début 1990, nouveau bouleversement avec l’arrivée du spectromètre de masse, un instrument pouvant détecter des milliers de drogues et de poisons dans le sang. Piloté par un simple PC, il
peut interroger en quelques secondes une base de données contenant les signatures de plus de 2000 substances toxiques.2002 est une année clé : un fichier informatique, dans lequel l’ADN de tous les condamnés est systématiquement archivé, voit le jour. Cette base fait trembler les candidats à la récidive : il suffit d’introduire dans le
scanner à ADN un échantillon biologique (salive, sueur, peau, larme…), et le nom de son ‘ propriétaire ‘ (s’il est présent dans le fichier) apparaît en quelques minutes. Aucun risque (ou presque)
d’accuser un innocent : la méthode isole un individu sur un milliard. Peu à peu, la génétique détrône la centenaire empreinte digitale. Au siège de la police technique et scientifique, à Ecully, dans la banlieue lyonnaise, on fait le pari que,
lorsque la base génétique sera suffisamment alimentée, les policiers n’auront même plus besoin de relever les empreintes. C’est au c?”ur de ce bâtiment ultramoderne que 350 policiers d’élite, choisis parmi les 2 200 limiers de la PTS,
travaillent sur les plus grosses enquêtes. Pour mieux comprendre leur travail, un meurtre a été reconstitué, puis nous avons suivi l’enquête, de laboratoire en laboratoire. Conclusion : un homicide, habilement déguisé en suicide. Evidemment, le
crime n’était pas parfait…
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