La loi de Moore, vous connaissez ? D’après cette loi, formulée par le fondateur d’Intel, tous les dix-huit mois la densité des transistors double, et… cela devrait perdurer jusqu’en 2017, date à laquelle des contraintes
physiques ralentiront cette croissance. Et effectivement, depuis 1994, année de l’apparition du bus PCI et des premiers processeurs Pentium, la fréquence de fonctionnement des micros est passée de 100 MHz à… plus de
3,2 GHz (3 200 MHz). Malheureusement, le bus PCI est, quant à lui, resté inchangé durant toute cette période. A tel point qu’il se trouve aujourd’hui sous-dimensionné par rapport aux exigences du matériel actuel, constituant un goulet
d’étranglement. Il a ainsi fallu le soulager de certaines tâches : la carte graphique a, par exemple, basculé sur le connecteur AGP apte à laisser passer rapidement les gros volumes d’images qui saturent le PCI. Il
faut dire que ce dernier utilise un mode de transport d’informations qui tend à disparaître : le mode parallèle. Ainsi la prise parallèle ou la prise IDE, utilisant toutes les deux le mode parallèle, se voient progressivement
remplacées par des interfaces à haut débit comme l’USB 2.0 ou le SATA (Serial ATA), fonctionnant sur le mode série.
Fini de partager son bus !
En mode parallèle, la forte concentration de câbles émet des perturbations électromagnétiques qui limitent les possibilités d’accélérer la fréquence de transfert des données et, donc, le… débit. Le taux de transfert du PCI
plafonne ainsi à 133 Mo/s. A titre de comparaison, le connecteur AGP 8X peut recevoir jusqu’à 2,1 Go de données par seconde. Le système d’interruption constitue une autre limitation du bus PCI classique : la totalité des 133 Mo/s
sont alloués tour à tour à chaque composant qui en fait la requête en se signalant par une demande d’interruption.Si un périphérique utilise 10 Mo/s, les 123 Mo/s qui restent sont perdus. Au regard des technologies actuelles, ces contraintes semblent d’un autre âge. Heureusement, le PCI Express arrive, à l’initiative du PCI SIG ou
PCI Special Interest Group (groupe spécifiquement intéressé par le PCI), une organisation industrielle fondée en 1992 pour assurer la pérennité du PCI et de ses dérivés. AMD, ATI, Intel, nVidia, Western Digital et d’autres
grands noms de l’informatique comptent parmi les 850 sociétés inscrites au PCI SIG. Disponibles dans le premier semestre 2004, les cartes mères équipées du bus PCI Express seront pour la plupart estampillées à la norme BTX, remplaçante de
l’ATX. Et si le sigle PCI est conservé, le mode de fonctionnement de la nouvelle norme n’a plus grand-chose à voir avec le bus PCI classique. Désormais, la communication s’établit en mode série grâce à plusieurs liaisons point à point
entre les composants. Fini l’unique bus partagé par tous les connecteurs !
Plus de vitesse et de périphériques
Plusieurs composants peuvent ‘ dialoguer ‘ en même temps, mettant ainsi un terme à la notion d’interruption. Ce bénéfice est important, car il facilite aussi l’ajout de nouveaux
périphériques. Il est ainsi possible de connecter une nouvelle carte en hot plug (branchement à chaud). C’est-à-dire que l’installation peut s’opérer sans qu’il soit nécessaire d’éteindre le micro. Un avantage qui n’exclut donc
pas la possibilité de voir apparaître des périphériques externes à l’ordinateur en utilisant le bus PCI Express. Les constructeurs de matériel devront choisir entre ce nouveau mode de communication et l’USB 2.0 ou le FireWire. Mais l’innovation
majeure reste l’augmentation impressionnante des vitesses de transfert : le débit passe à 512 Mo/s pour la version 1x. Car le PCI Express se décline en plusieurs types de connecteurs : 1x, 2x, 4x, 8x, 12x, 16x et 32x. Dans un premier
temps, les cartes mères proposeront quelques connecteurs 1x et un connecteur 16x. Pourquoi ? Simplement parce que le format BTX marque la disparition de l’AGP.
Une nouvelle carte pour l’Express
Désormais, les cartes graphiques utiliseront le PCI Express 16x à 8 Go/s. Sa vitesse et sa puissance électrique en font le réceptacle idéal pour les cartes 3D du futur.Stéphane Quentin, chef de produit chez nVidia, nous a d’ailleurs confié que les premiers échantillons de cartes 3D à la norme PCI Express sont prêts. Ils utilisent la gamme actuelle des puces 3D (Geforce FX), et il faudra donc
attendre la génération suivante (nom de code NV40) pour que les cartes graphiques exploitent pleinement les possibilités de cette nouvelle interface. Chez S3, c’est le chip 3D DeltaChrome en version F1 qui inaugurera le connecteur PCI Express. Quant
à ATI…, ses projets restent secrets. Si le port AGP disparaît, il n’en va pas de même pour les connecteurs PCI. Certes, il n’existe aucune compatibilité entre notre bon vieux PCI et le PCI Express, mais les premières générations de cartes
mères équipées du PCI Express continueront de proposer des connecteurs PCI pour opérer la transition.Au final, les micros n’en seront que plus performants et plus pratiques. Du moins si on s’équipe d’un nouveau PC. Sans quoi, il n’y aura pas moyen de passer au PCI Express autrement qu’en changeant la carte mère. Alors, conservez
notre dossier sur le montage d’un ordinateur publié dans le numéro précédent de Micro Hebdo !
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