Ils s’appellent Alexandre, Cisco, gVgVsse, Clara ; ils sont étudiants, ingénieurs, psychiatres, profs de lettres. Comme eux, plus d’un million de Français livrent quasi quotidiennement sur leur blog un aperçu de leurs états
d’âmes, des turpitudes de leur vie de bureau, ou encore leurs opinions sur la marche du monde. Faciles à ouvrir et à alimenter, ces espaces d’expression personnelle connaissent, depuis un an, un développement que personne n’avait anticipé. Un temps
circonscrit au champ de la vie privée, le blog se décline à toutes les sauces. Premier à subir son influence : le journalisme.Plus réactifs, plus conviviaux, les blogs commencent à tailler de (petites) croupières aux grands médias : en démentant, avec raison, les informations que ceux-ci diffusent comme ce fut le cas lors de la campagne présidentielle
américaine , ou en marchant sur leurs plates-bandes comme le fait Jon Gales, un Américain de 19 ans qui vit confortablement de son blog consacré aux nouvelles technologies. En réaction, des journaux, comme Le Monde, Libération,
ou Le Nouvel Observateur, expérimentent ce nouveau mode de traitement de l’actualité. Sur leurs blogs, les journalistes se laissent aller à quelques confidences, et abordent avec plus de liberté certains sujets. De quoi susciter
l’intérêt du public, et aiguiser les appétits des grands groupes. Microsoft, ainsi, a décidé de s’approprier tous les blogs créés sous son nouveau service MSN Spaces, en se réservant le droit de les ‘ utiliser, copier,
distribuer, transmettre, afficher publiquement, présenter publiquement, reproduire, éditer, modifier, traduire (…) ‘. Bref, d’en faire une utilisation commerciale, sans passer par la case droits d’auteurs.
Bloggeurs des ‘ open space ‘
Depuis quelques mois, les blogs ont envahi les entreprises. On y raconte le monde merveilleux du travail, au point parfois de s’attirer des ennuis. Comme cette hôtesse de Delta Air Lines, mise à pied pour avoir diffusé une photo
d’elle en uniforme, ou cet ingénieur de Microsoft, licencié après avoir publié les photos d’une livraison de Macintosh au siège de la firme. En France, un stagiaire chez Bouygues a été privé de prime pour avoir critiqué, en ligne, un choix
technologique. Un cas qui devrait rester rare : malgré le vide juridique qui entoure le phénomène, le droit du travail français protège fermement la liberté d’expression des salariés.
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