Les weblogs (ou ‘ blogs ‘) sont très populaires aux Etats-Unis où ils ont pris de l’ampleur en réaction aux attentats du 11 septembre 2001. Depuis, ils se multiplient en Europe. A la différence de
leurs équivalents anglo-saxons, orientés sur l’actualité, les blogs francophones deviennent tour à tour sites d’information, carnets intimes ou création artistique d’un nouveau genre.Mais de quoi s’agit-il donc ? Pas facile à dire ! Même leurs adeptes ne s’accordent pas sur la définition de ce qui n’est finalement qu’une variante du site perso. Selon Michael Boyle, auteur de
Mikel.org, ‘ il s’agit, au départ, d’hyperliens agrémentés de commentaires et présentés chronologiquement. Récemment, il y a eu de nombreux emprunts aux journaux intimes en ligne
‘. Pour Caroline Hazard, qui a mis en ligne La Chambre des demoiselles, ‘ il s’agit de publier en ligne des écrits, quelle que soit l’inspiration de leur auteur ‘.‘ Les textes doivent être courts et diriger le lecteur vers d’autres sites ‘, résume Pascal Grouselle, responsable de l’éphéméride de Ndeko et de Lingala Blog. Ils peuvent être écrits à plusieurs.
Mais pourquoi livrer quotidiennement ses sentiments aux yeux de tous ? Les motivations varient d’un webmestre à l’autre. ‘ Je veux toucher un maximum de gens avec mes idées. Etre aimé, sans aucun doute ‘, affirme
Christophe Géradon, de
Geradon.be.Laurence Bascle, de Blog meblogmoi, a réagi à une actualité brûlante : ‘ J’ai créé Le blog présidentiel, au lendemain du premier tour des élections et de l’avancée de Jean-Marie Le Pen. J’ai réalisé que c’était le
moyen le plus immédiat d’établir une communication de masse par mon média préféré : l’écriture. La raison d’être du blog présidentiel a disparu après le second tour, mais pas l’envie d’écrire. D’où Blogmeblogmoi, un site généraliste dont je me sers
comme plate-forme d’écriture, de partage et d’information. ‘ Pour Edouard, gérant anglophone d’une galerie d’art et créateur de Sale Bête, il s’agit avant tout ‘ d’un moyen efficace de décrire une façon
particulière de vivre à New York ‘.
Des motivations différentes
La plupart des auteurs se servent de leur site comme d’un bloc-notes virtuel. Chryde Da, des Heures creuses, en a construit un car, ‘ surfeur frénétique, je n’en pouvais plus d’empiler mes découvertes dans les favoris
de mon navigateur et de ne les faire connaître que par mail. Le blog était l’outil idoine pour partager le fruit de mes pérégrinations sur le Web. Ensuite, il est devenu un exutoire ‘.Anne Archet, écrivain et professeur québécoise, a ajouté cette section sur son site personnel ‘ pour m’obliger à écrire tous les jours ‘. Emmanuel, de
Manur.org, s’est lancé un défi similaire : ‘ Je voulais me prouver que j’étais capable d’écrire quotidiennement quelques phrases, avant d’envisager un travail d’écriture plus sérieux,
une nouvelle ou un roman. Mais je me suis laissé prendre au jeu. ‘Comme les autres sites Web, les blogs existent surtout pour être vus. ‘ Pour moi, le blog apporte trois satisfactions : écrire, être lue et partager ‘, affirme Laurence Bascle.‘ Le grand mystère est ” qui lit mon site ?” s’interroge Chryde Da. Souvent les gens font des blogs pour que leurs amis les lisent. Puis viennent les autres bloggeurs et enfin les
visiteurs anonymes.’Au-delà du cercle de leurs connaissances, ces webmestres cherchent à créer de nouvelles communautés par l’intermédiaire de leurs bloc-notes virtuels. Dominique Willeme, de Brain not found, résume ainsi les différences entre le forum
classique et les weblogs : ‘ Les communautés en ligne n’offrent pas cet espace d’expression privé et intime. Au café du coin, le forum correspondrait à une discussion au bar, alors que le blog correspondrait à un one-man show sur
une scène minuscule ! Le blog permet aussi de conserver les commentaires des lecteurs : le one man show se termine par une série de questions-réponses. ‘
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