En France, plusieurs industriels mettent en place leur système de téléchargement de musique par Internet. Ainsila Fnac devrait lancer en juin prochain un site consacré au téléchargement de musique. Seule certitude : le prix moyen d’un titre sera de 1 euro. L’enseigne refuse de préciser si elle continuera à distribuer le catalogue de la société de distribution musicale OD2, actuellement proposé sur le site fnac.com. Pour l’instant OD2, qui vient de signer un partenariat avec Sony France, regroupe les titres des cinq maisons de disques principales (EMI/Virgin, BMG Warner Music, Universal) ainsi que des labels indépendants. L’entreprise de Peter Gabriel peut ainsi se targuer de détenir le catalogue le plus complet de l’Hexagone. Celui-ci est également distribué sur les sites Alapage.com MSN France, MTV France NC Numericable, Tiscali et Wanadoo. A noter l’absence d’AOL… lequel ne reste pas insensible aux sirènes du téléchargement payant. Le portail a ainsi lancé le 2 mars dernier un site en Allemagne qui propose des titres de six maisons de disques (Universal Sony, BMG Warner, et deux acteurs locaux Kontor et Edel) pour un prix variant de 079 euro à 1,79 euro le morceau en fonction de l’artiste et de la maison de disques. Selon le succès qu’il rencontrera, outre-Rhin le service sera ou non lancé en France.
Le must est à venir
Pour l’heure, AOL France vient de signer un accord avec le Sesam organisme qui regroupe les sociétés de gestion de droit d’auteur comme la Sacem. Le portail pourra diffuser tout type de contenu culturel tel qu’un concert sans être obligé de négocier au cas par cas le reversement aux ayants droit. Bien que cet accord ne concerne pas le téléchargement de musique, il peut être considéré comme un premier pas vers ce type de service. AOL viendrait concurrencer OD2 ainsi que le site e-Compil créé par Universal. Celui-ci propose les catalogues de quatre majors, à l’exception notable de EMI pour un tarif variant de 0,77 euro à 169 euro le titre. Mais le must reste à venir avec l’arrivée de iTunes d’Apple et de la version payante de Napster, qui a annoncé son intention de s’implanter en Europe cet été en commençant par la Grande-Bretagne. L’arrivée de i-Tunes en Europe serait retardée par les négociations sur les droits d’auteur
Le MP3 pourrait aussi gérer les droits d’auteur
Qui dit service de téléchargement musical payant dit gestion de droit d’auteur. Le format MP3 était jusqu’alors dépourvu de protection. C’est la raison pour laquelle l’industrie musicale a privilégié les formats sécurisés tels que WMA (Windows Media Audio) de Microsoft (utilisé par OD2) ou AAC de Apple (avec iTunes), pour distribuer en ligne ses catalogues musicaux. D’ici à la fin de l’année Thomson et l’institut Fraunhofer, qui possèdent les droits sur le format MP3 devraient insérer un module de gestion des droits numériques au format de compression audio. L’objectif de Thomson et de l’institut Fraunhofer vise bien sûr à se hisser dans les rangs des systèmes payants et légaux de téléchargement de musique. Mais pour utiliser cette nouvelle version, il faudra disposer d’un baladeur compatible ce qui n’est pas le cas des modèles actuels. Les nouveaux lecteurs MP3 devraient être commercialisés d’ici à la fin de l’année. On ignore encore s’ils pourront également lire des fichiers au format WMA et/ou AAC.
Les ventes de morceaux décollent lentement
En Europe, OD2 affirme avoir vendu 3 millions de titres dont 15 à 20 % en France en 2003. De son côté, e-Compil assure avoir commercialisé 800 000 morceaux. Ces chiffres font pâle figure comparés aux 30 millions de titres vendus par Apple d’avril à fin décembre 2003, voire aux 5 millions commercialisés par Napster depuis octobre 2003 aux Etats-Unis.
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