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La télévision enfin sur votre mobile !

Soutenue par la Commission européenne, la norme hertzienne DVB-H a été retenue comme standard de diffusion de la télévision mobile personnelle (TMP). Fondée sur la technologie ‘ broadcast ‘, elle s’oppose au mode ‘ unicast ‘, qui prévaut pour la diffusion de programmes sur les réseaux à haut débit.

Si l’on veut regarder la télévision sur son mobile, il faut être abonné à un réseau haut débit (Edge, 3G, etc. ) et souscrire à l’une des offres des opérateurs nationaux ?” Orange, Bouygues, ou SFR ?” pour accéder à leurs bouquets de chaînes. On reçoit alors les programmes en ‘ streaming video ‘, en mode ‘ unicast ‘. Cette méthode a un défaut majeur : elle n’est pas conçue pour un marché de masse, puisqu’elle impose un flux de données par personne. Elle s’avère ainsi dévoreuse de bande passante. Et lorsqu’un nombre important d’individus se connecte en simultané pour regarder un programme, la saturation peut conduire à une rapide dégradation de la qualité du flux vidéo.En 2008, les choses vont changer. En effet, le 8 novembre dernier, le CSA a lancé un appel à candidatures pour le lancement de 16 chaînes de télévision mobile personnelle (TMP), dont trois canaux préemptés pour le service public ?” pour l’heure, France 2 et Arte sont retenus (les dossiers n’étaient pas clos lorsque nous avons réalisé ce numéro). A condition de disposer d’un mobile compatible DVB-H (Digital Video Broadcasting-Handheld), il deviendra alors possible d’accéder à ces nouvelles chaînes sans emprunter les réseaux de téléphonie mobile haut débit.La TMP s’appuie en effet sur cette norme, retenue par la Commission européenne. Il s’agit d’un mode de diffusion par voie hertzienne, fondé, comme son nom l’indique, sur la technologie ‘ broadcast ‘. Au contraire du mode ‘ unicast ‘, qui consiste à délivrer un flux vidéo constant (streaming) pour un utilisateur unique, le ‘ broadcast ‘ repose sur le principe de diffusion en masse. Un flux de données vidéo suffit à alimenter un nombre illimité de personnes dotées de terminaux compatibles DVB-H. C’est d’ailleurs le mode de diffusion utilisé pour la TV classique (TNT, satellite, etc. ).

DVB-H, un sigle à retenir

Avant de devenir la norme de référence en Europe, le DVB-H a dû s’imposer face à son principal concurrent, le T-DMB (Terrestrial Digital Multimedia Broadcasting). Le DVB-H est une déclinaison du DVB-T, standard utilisé pour la TNT. Il recourt aux canaux UHF (fréquences de 470 à 614 MHz), et s’appuie sur les codecs H.264 (évolution du MPEG-4) pour la vidéo, et AAC+ pour l’audio. L’affichage s’effectue en mode QVGA (320 x 240 points), jusqu’à 25 images par seconde. Le T-DMB, lui, est issu du DAB (Digital Audio Broadcasting), qui fonctionne sur des canaux VHF. Il s’appuie sur les codecs H. 264 et AAC+, mais aussi BSAC et Musicam pour la partie audio. L’affichage s’opère en QVGA, jusqu’à 30 images par seconde. Le principal atout du T-DMB est sa qualité vidéo. Mais il fonctionne sur des canaux moins larges. Le DVB-H présente, lui, plusieurs avantages. En plus de garantir des débits de données supérieurs, il peut utiliser différentes largeurs de bandes de fréquences. Ce qui permet de diffuser davantage de chaînes via un même canal. Il est aussi moins énergivore. Ce qui accroît l’autonomie du terminal. Enfin, il faut savoir qu’en DVB-H une chaîne utilise une bande passante de 128 à 384 kbit/s. C’est dix à vingt fois moins que la même chaîne télé lorsqu’elle transmet en MPEG-2, en DVB-T, comme c’est le cas pour la TNT. La bande passante nécessaire est alors de 4 à 5 Mbit/s.Sur le plan fonctionnel, la diffusion suppose trois étapes. Une phase d’encodage pour que les flux vidéo puissent être acheminés correctement et en continu vers les terminaux mobiles ; une phase d’émission des flux par voie hertzienne ; et une phase de décodage par le terminal mobile pour que les flux puissent s’afficher en continu à l’écran.Les candidats retenus par le CSA devront s’engager à diffuser leurs chaînes auprès de 30 % de la population en trois ans, et à au moins 60 % trois ans plus tard. D’ici là, les terminaux mobiles dotés de puces DVB-H, tels le Sagem MyMobile TV ou le Nokia N77, devraient se multiplier, et de nouveaux produits émerger. Les baladeurs audio/vidéo et les systèmes pour voitures, notamment, risquent alors de devenir des objets tendance. Pour les opérateurs, la télévision mobile par 3G conservera une raison d’être. Et cela non seulement pour le nombre illimité de chaînes qu’elle peut proposer, mais aussi pour la vidéo à la demande (VOD). Ce que le DVB-H ne permet pas !

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Rémi Langlet