Un mois après l’annonce de son lancement par Jean-Pierre Raffarin, la télévision numérique terrestre (TNT) gagne en consistance. Après plusieurs semaines d’hésitation, le gouvernement a, en effet, choisi le format qui servira à sa
diffusion : ce sera le MPeg2. Cette décision vient mettre un terme à un débat qui faisait rage depuis plusieurs semaines entre les divers acteurs du projet. D’un côté, menés par le CSA, les tenants de la norme MPeg2, déjà utilisée pour le
DVD-vidéo, le satellite et la TNT dans le monde entier. De l’autre, les partisans du MPeg4, conduits par TF1 et M6 et soutenus par le ministre de l’Industrie, Patrick Devedjian.Les deux normes fonctionnent selon le même principe. En comprimant les données, elles font passer plusieurs chaînes au lieu d’une sur un canal de diffusion. Plus récent, le MPeg4 offre pourtant, à débit identique, une bien meilleure
qualité d’image. Il permet de diffuser plus de chaînes que le MPeg2 et ouvre la voie à la télé haute définition, la TVHD. Pourquoi alors le gouvernement a-t-il choisi le MPeg2 ?Si le MPeg4 est standardisé (on le retrouve dans les platines DivX de salon, par exemple), il n’est pas encore intégré au DVB (Digital Video Broadcast, la norme de diffusion de télévision numérique). De plus,
selon les industriels, aucun décodeur MPeg4 ne pouvait être prêt pour mars 2005, date du lancement de la TNT. Choisir le MPeg4 serait donc revenu à le repousser une nouvelle fois. Ce que le CSA refusait. Le choix du MPeg2 condamne-t-il la
TVHD ? En fait, il retarde son adoption en hertzien. Nécéssitant un débit de 20 Mbit/s, la chaîne Euro 1080 peut être diffusée par Noos, par exemple, en MPeg2. Mais de tels débits sont difficilement envisageables en hertzien. Du coup, on
s’oriente vers une exclusivité de la TVHD pour le satellite et le câble. La TNT aura tout le temps de passer au MPeg4 et à la TVHD. Rapidement peut-être, puisque le Premier ministre attend, pour fin septembre, un rapport sur le MPeg4.
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