Bienvenue à bord du Simbase, l’un des 12 simulateurs utilisés pour la formation des conducteurs par la SNCF. La cabine reprend toutes les fonctions d’une locomotive classique, avec le manipulateur de traction qui commande la vitesse, le dispositif de freinage ainsi que tous les boutons et voyants d’une vraie machine. Même le siège est d’origine ! A l’écran, le paysage est fidèlement reconstitué avec arbres, ponts, maisons, tunnels et passagers sur les quais. Le ronronnement de la locomotive est lui aussi reproduit, et on peut actionner le klaxon, comme dans la réalité. ‘ C’est mieux qu’un jeu vidéo ! ‘, s’amuse Gérard Jobard, responsable des outils de formation de la région de Lille, le principal centre de formation des conducteurs de la SNCF.Tout cela n’a pourtant rien d’un jouet. Comme sur les simulateurs de vol des compagnies aériennes, les simulateurs de train permettent de placer les futurs conducteurs devant les situations les plus diverses. ‘ Nous disposons de près de 150 scénarios, de l’arrêt avant un feu rouge à une chute de tension, en passant par un obstacle sur la voie ‘, explique Gérard Jobard. L’élève doit alors appliquer la procédure adéquate, sous l’?”il du formateur situé dans une pièce attenante. Rivé sur son pupitre et sur l’image de la caméra braquée sur la cabine, il peut intensifier le trafic, ajouter des wagons pour alourdir la charge ou changer la couleur des feux.
Vivre les situations les plus extrêmes
Le formateur peut également passer à la conduite de nuit ou dégrader les conditions d’adhérence sur les rails.A quelques pas du Simbase, les simulateurs TGV Réseau et Eurostar sont encore plus perfectionnés. Cette fois, la cabine est montée sur des vérins qui reproduisent les vibrations du train, les accélérations et les freinages. Encore plus réalistes, ces deux simulateurs permettent de parcourir des lignes existantes. ‘ Nous pouvons effectuer un aller-retour Paris-Londres ou Paris-Lille, et cela prend exactement le même temps que dans la réalité ‘, insiste Gérard Jobard. ‘ Mais dans la pratique, nous nous en tenons à des scénarios très précis. ‘ Passage obligé lors de la formation, le simulateur TGV Réseau permet ainsi aux conducteurs de découvrir les procédures spécifiques des lignes à grande vitesse.Le simulateur Eurostar donne, lui, l’occasion de travailler sur le franchissement du tunnel sous la Manche, ainsi que sur les réglementations britanniques et belges. ‘ Nous plaçons aussi les conducteurs dans des situations qu’ils ne verront peut-être qu’une fois dans leur carrière, voire jamais, mais ils doivent être préparés à toute éventualité ‘, souligne Eric Coin, formateur à Lille. Henri Guilcher, conducteur en cours de formation, est conquis : ‘ Le simulateur est un outil très pédagogique pour acquérir des réflexes. ‘ Et Francis Lourme, également en formation, de renchérir : ‘ Cela permet de démystifier certains incidents. ‘ Alors que la mise en service du TGV-Est est annoncée pour juin 2007, le centre de Lille attend la livraison de deux nouveaux simulateurs d’ici à la fin 2006, qui reproduiront le comportement des nouveaux TGV-Est avec le parcours exact de la ligne. ‘ L’objectif est de former les conducteurs au nouveau système de sécurité européen qui sera installé pour la première fois sur le TGV-Est ‘, explique Eric Marchat, responsable des outils de formation Traction. La SNCF devrait également recevoir 12 simulateurs dits ‘ multifonctions ‘ qui permettront de s’élancer sur le tracé du TGV-Est et simuleront les commandes d’un TGV Duplex. A la SNCF, la simulation avance… à un train denfer !
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