Pour remplacer la mémoire vive actuelle, les chercheurs explorent plusieurs pistes technologiques qui ont toutes un point commun : conserver l’information en l’absence d’alimentation électrique.
Une chose est sûre, la mémoire vive des micros de 2020 existe déjà à l’état de prototype dans un laboratoire de recherche. Mais lequel ? Plusieurs pistes sont aujourd’hui explorées mais aucune n’a débouché sur la technologie qui fera oublier toutes les autres. On sait simplement que la mémoire vive du futur sera de type NVRam (Non Volatile Ram), c’est-à-dire permanente : contrairement à la mémoire vive actuelle, elle ne perdra pas son contenu en l’absence d’alimentation électrique. C’est déjà le cas de la flash (qui équipe les cartes des appareils photo et les clés USB, notamment). Mais comme cette mémoire demeure lente, elle ne s’implantera pas sur nos cartes mères.Autre prédiction plutôt facile : la mémoire de demain sera plus dense que celle d’aujourd’hui. Autrement dit, à volume égal, elle stockera davantage de données. Cependant, prolonger la fameuse loi de Moore ne sera pas si évident. A force de réduire les dimensions des composants, les déroutants phénomènes quantiques commencent à se manifester, tel le célèbre effet tunnel qui transforme les électrons en passe-murailles incontrôlables. Mais les physiciens ont appris à composer avec ces nouvelles données scientifiques, et ce qui était hier une gêne devient un atout pour explorer d’autres méthodes, une ouverture que certains appellent la loi de More Moore…
Et pourquoi pas des mémoires à base d’ADN ?
Plusieurs familles de mémoires sont actuellement en lice et toutes représentent une rupture technologique. Parmi elles, la PRam (Phase-Change Memory, ou PCM) qui utilise un matériau déjà présent dans les disques optiques réinscriptibles (RW), capable de passer réversiblement de l’état cristallin (0 binaire) à l’état amorphe (1 binaire). Mais au lieu d’un laser, c’est un transistor qui contrôle ce changement. Quant à la MRam (Magneto-resistive Ram), elle stocke l’information sous forme magnétique. Une technologie qui n’est pas loin de passer au stade industriel.Dans certains laboratoires, c’est à l’échelle moléculaire que l’on réfléchit. Nantero, une société américaine annonce la NRam, dans laquelle l’information binaire est définie par la forme d’un nanotube de carbone (d’où le N du nom), selon qu’il est tendu ou non. D’autres parviennent à sculpter quelques molécules, et certains lorgnent même du côté de l’ADN… Une nouvelle frontière est en passe d’être franchie.