Si vous vous cassez un bras en faisant une chute de vélo sur l’île d’Yeu, il y a de grande chance pour que vous rencontriez Jean-Yves Breton. Médecin dans le seul cabinet généraliste de l’île, Jean-Yves était frustré d’imposer à ses patients une traversée d’une heure vers l’hôpital de Challans. ‘ Nous avons un appareil de radiologie au cabinet. Mais pour demander l’avis de l’orthopédiste des urgences, nous devions décrire la radio au téléphone ou bien faxer un calque de la radio. La qualité n’était pas satisfaisante ‘, se souvient-il. Depuis un an, le docteur Breton et ses collègues se sont équipés d’un appareil photo numérique qui leur sert à pratiquer une version maison de la télémédecine. ‘ Nous posons l’appareil sur le négatoscope (le rétroprojecteur qui sert à visionner les radios). Le cliché, réduit à 640 x 480 pixels et compressé au format JPeg, est envoyé par courrier électronique à l’orthopédiste. Installés devant nos PC, nous pouvons en discuter tous les deux et décider s’il est nécessaire ou non de transférer le patient à l’hôpital ‘, résume Jean-Yves Breton. L’appareil photo sert également au diagnostic des problèmes dermatologiques. La dermatologie, dont le diagnostic est par essence très visuel, est une spécialité qui a toujours utilisé la photo ; et les dermatologues sont parmi les premiers médecins à avoir adopté massivement la photo numérique. ‘ Nous faisons des clichés des lésions et, sur le même principe, nous les envoyons pour avis à deux dermatologues de Challans ‘, explique le docteur Breton. En été, à la saison où les touristes envahissent l’île d’Yeu, il ne se passe pas une semaine sans que l’appareil photo soit mis à contribution.
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