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La pérennité passe par la migration

‘ Avec le numérique, la notion d’archivage rompt complètement avec ce que nous connaissions en analogique. Les supports de stockage numériques ne vont pas arrêter de…

‘ Avec le numérique, la notion d’archivage rompt complètement avec ce que nous connaissions en analogique. Les supports de stockage numériques ne vont pas arrêter de progresser en fonction des progrès technologiques. Ils vont évoluer soit en augmentation de capacité sur une même technologie de support donné (un support voit sa capacité augmenter selon une feuille de route du fabricant), soit en rupture technologique (développement de nouveaux procédés).Il est évident que nous allons subir des évolutions rapides et incessantes pendant les prochaines années, avec pour conséquence une obsolescence relativement rapide des supports et des technologies permettant de les exploiter.Avec un magnétoscope, lorsqu’on changeait de format, on abandonnait le format précédent et on investissait dans un nouvel appareil. Avec les technologies numériques, en revanche, il peut y avoir une compatibilité ‘ descendante ‘, les lecteurs les plus récents pouvant lire une ou deux générations de supports précédents, car les technologies des appareils (surtout optiques) sont relativement peu chères à fabriquer.Mais il ne faut pas s’y fier ! Le DVD est un bon exemple. Aujourd’hui, un lecteur de DVD est capable de lire un CD ; un appareil qui lit et écrit des DVD Blu-Ray lira des DVD standard et peut-être des CD. En revanche, la génération suivante fera peut-être l’impasse sur les CD.Cela nous conduit à définir un nouveau ‘ concept ‘ en matière d’archivage : celui de fichiers pérennes, et non de supports pérennes. L’information archivée en numérique ne pourra se pérenniser qu’à travers des migrations régulières d’un support à l’autre, sans changement de format de la donnée et sans perte de qualité. Car le numérique, pour intéressant qu’il soit, a aussi ses défauts : une fois que l’information est dégradée, elle peut être irrémédiablement perdue. Cette nécessaire migration concernera les professionnels comme le grand public, car il ne faudra pas laisser trop de générations s’installer entre l’archive numérique existante et la nouvelle technologie d’archivage. Autrement dit : veillez à ne pas laisser le support devenir obsolète ou se dégrader. A contrario, il ne faut pas non plus se précipiter sur tout nouveau support apparaissant sur le marché ; il est d’abord nécessaire d’observer son implantation et sa fiabilité, qui seront gages de sa longévité. Cette question de la migration peut devenir un casse-tête pour les détenteurs de volumes d’archives importants. Entre 1999 et 2004, à l’Ina, nous avons numérisé près de 200 000 heures darchives analogiques de télévision et de radio à partir de films, vidéos et bandes sons… et nous commençons à nous poser la question de la migration des premières archives numériques stockées sur les premiers supports utilisés en 1999, car ils ne sont déjà plus fabriqués ! Mais la migration numérique sera moins coûteuse et beaucoup plus rapide que la sauvegarde des archives analogiques. ‘

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La rédaction