Est-ce la fin de la création musicale, comme l’annoncent ces grands défenseurs de l’art ? Et si c’était plus simplement le signe qu’il est temps de changer de politique ? Car, à aucun moment, dans
leurs discours alarmistes, ces industriels ne remettent en question leur démarche.Ainsi, à son lancement, le CD audio valait deux fois plus cher que le disque vinyle qu’il remplaçait. Un surcoût provisoire, le temps, nous disait-on, d’amortir les coûteuses usines nécessaires à sa fabrication. Depuis,
son prix n’a pas vraiment baissé, alors que le pressage d’un CD revient à moins de 50 centimes l’unité aujourd’hui…Mais c’est surtout l’offre musicale qui a le plus souffert de l’industrialisation du ‘ marché ‘. Les directeurs artistiques d’antan, qui travaillaient souvent à l’instinct,
ont cédé la place à des ‘ chefs produits ‘ qui ne raisonnent qu’en termes de ventes et de performances, sans se préoccuper de diversité ni d’originalité.Les majors ne misent d’ailleurs plus que sur la quantité, préférant vendre des millions d’exemplaires d’un seul disque plutôt que de multiplier les genres. Pour ‘ soutenir ‘
désormais la différence, sans se laisser dicter leurs goûts. La musique en danger ? Pas si sûr. Elle existait bien avant les majors. Et elle leur survivra.(*) directeur de la rédaction de L’Ordinateur Individuel
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