Entre la Lettonie et la Russie, l’Estonie est le plus petit et le plus discret des pays baltes. Mais sur le plan technologique, il n’a rien à envier à sa voisine la Finlande, ni même à la célèbre Silicon Valley californienne.
Alors qu’elle se prépare à entrer l’année prochaine dans l’Union européenne, l’Estonie connaît aujourd’hui un vrai boom de l’industrie high-tech. Ainsi, 68 % de la population de cet Etat, qui ne compte que 1,4 million d’habitants, sont déjà connectés à Internet, et les Estoniens ont pris l’habitude de payer leurs factures et de déclarer leurs revenus en ligne. Mieux, la plupart des innovations s’échappent rapidement des laboratoires pour être immédiatement transposées sur le marché estonien, en grandeur réelle. Paiement des parkings par SMS, carte d’identité intégrant une puce électronique ou guide touristique par téléphone, l’Estonie n’a pas fini de nous étonner !
Internet tombe dans le panneau En Estonie, les automobilistes étrangers ne sont pas dépaysés par les traditionnels panneaux stop ou sens interdit, identiques à ceux que nous connaissons sur nos routes. En revanche, le panneau Internet est une exclusivité estonienne ! Ces plaques signalétiques portant le symbole @ indiquent tout simplement le chemin vers l’un des 487 points d’accès à Internet. Cerise sur le gâteau : ces accès publics mis en place par le gouvernement sont entièrement gratuits !
Suivez le guide… par téléphone Inutile de s’encombrer de guides touristiques pour visiter l’Estonie : un téléphone portable suffit ! Un éditeur de cartes estonien propose d’écouter par téléphone de courts commentaires sur plus de 1 200 monuments, musées, parcs et autres lieux touristiques dans toute l’Estonie. Il suffit de composer un numéro fixe à cinq chiffres (le 17121 pour la version en anglais) suivi des quatre chiffres propres à chaque lieu. Les différents numéros sont accessibles sur les cartes de l’éditeur, mais aussi sur son site Web ou par SMS. Les utilisateurs peuvent aussi effectuer des recherches par SMS : en fonction de l’endroit où ils se trouvent, un message leur indiquera les lieux intéressants à visiter et les numéros à utiliser pour écouter l’exposé. Prix de ce service novateur : 45 centimes d’euro par commentaire.
Carte d’identité à puce Les Estoniens ont sans conteste la carte d’identité la plus novatrice du monde. Grâce à la puce électronique dont elle est équipée, cette carte offre de multiples possibilités. En l’insérant dans un lecteur, les citoyens peuvent, par exemple, s’authentifier sur les sites gouvernementaux ou d’entreprises afin d’effectuer des démarches administratives. Ils peuvent aussi signer des documents officiels en utilisant un code personnel de signature électronique. Et dans quelques années, les policiers devraient être dotés de lecteurs qui leur permettront de confronter plus facilement une carte d’identité aux fichiers de recherche. Cette carte devrait aussi remplacer toutes les autres, en intégrant, par exemple, les fonctions de la carte d’assurance maladie. ‘ Cette pièce d’identité pourrait aussi être utilisée comme une carte de paiement ‘, avance Jaanus Kase, du centre de certification supervisant le volet technologique de ce projet. 200 000 Estoniens possèdent déjà cette nouvelle carte d’identité. Ils devraient être 1 million en 2006.
Parking par SMS Si vous discutez avec un Estonien à Tallinn, il se peut qu’il sorte son téléphone portable alors que celui-ci n’a pas sonné. Il paye son parking ! En effet, depuis près de deux ans, les automobilistes peuvent payer le stationnement dans la vieille ville par SMS. Il suffit d’appeler un numéro, de taper le numéro d’immatriculation de son véhicule et d’indiquer le nombre de minutes de stationnement. Le serveur décompte le montant du parking sur le compte du client qui, en cas de dépassement, peut facilement recharger son compte en expédiant un nouveau SMS ! Quant aux contractuelles tallinnoises, elles doivent appeler le même numéro et taper l’immatriculation pour vérifier la validité du stationnement. A en juger par les nombreux véhicules arborant la vignette ‘ P ‘ , le système paraît plébiscité… alors qu’il ne fait qu’arriver en France
Docteur branché On dirait une console de jeux. Pourtant, le boîtier doc@HOME n’a rien de ludique. Mis au point par la jeune société estonienne Docobo, cet outil vise à améliorer le suivi médical des personnes âgées et des patients traités pour des maladies chroniques. Le fonctionnement est simple : matin et soir, le patient enregistre son rythme cardiaque avec les électrodes placées à l’extrémité de l’appareil, puis il répond à une liste de questions concernant la prise de ses médicaments ou ce qu’il ressent. Le socle étant relié à une ligne de téléphone, les données sont acheminées chaque nuit vers un serveur central qui les redistribue au médecin traitant. ‘ Lorsque vous souffrez d’une maladie chronique, comme une déficience cardiaque, vous ne consultez votre médecin que tous les deux mois, explique Ardo Reinsalu, PDG de Docobo. Or, le médecin ne sait pas ce qui s’est passé pendant cette période. Grâce à cet appareil, il est informé en continu de l’état de son patient. ‘ Sans attendre une consultation, le médecin peut aussi envoyer un message directement sur l’appareil, en demandant, par exemple, une prise plus régulière de tel médicament ou en proposant certains aménagements. De son côté, le patient reçoit chaque semaine un relevé indiquant les principales évolutions enregistrées. Après une première série de tests, d’autres essais sont prévus en septembre prochain. Lappareil sera mis en test auprès de 300 patients anglais et portugais pour une nouvelle évaluation. Le lancement commercial est attendu en 2004.
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