Que ce soit chez AMD avec le Radeon HD 3870 X2 ou nVidia avec le GeForce 9800 GX2, les fabricants de circuits graphiques avaient choisi une façon détournée pour proposer des produits toujours plus performants : combiner deux circuits sur une même carte. Mais le tout nouveau GeForce GTX 280 annoncé le 17 juin dernier est d’un autre ordre. Il s’agit bien d’un processeur graphique (GPU) unique, aux capacités 3D époustouflantes, et qui peut se transformer en une véritable usine à calculs mathématiques.Les caractéristiques physiques du GPU suffisent à convaincre de sa puissance. Bien que reposant sur une gravure à 65 nm (45 nm pour les processeurs Intel), il est composé de la bagatelle de 1,4 milliard de transistors (820 millions pour un quadruple c?”ur Intel haut de gamme). C’est presque deux fois plus que ce qu’on trouve dans le GeForce 9800 GTX, l’ancien fleuron de la gamme. Pour autant, il ne s’agit pas d’une architecture radicalement différente. nVidia présente bien le GTX 280 (et son petit frère le GTX 260) comme une toute nouvelle génération de GPU, mais les bases restent les mêmes ; on retrouve le principe des stream processors, ces minic?”urs réalisant la plupart des calculs de façon massivement parallèle.
De la tête… et du c?”ur
Mais ce sont 240 de ces c?”urs qui sont intégrés contre ‘ seulement ‘ 128 sur le 9800 GTX. Autour de ces c?”urs gravitent les éléments essentiels à l’affichage 3D moderne tels que les unités de rastérisation, les pixels et vertex shaders et tout une batterie de caches et de contrôleurs destinés à gérer les échanges avec la mémoire. Le tout pour une puissance annoncée de 933 Gflops contre, par exemple, 518 Gflops pour le 8800 GTX. Il est aisé d’imaginer les performances 3D qu’on peut obtenir avec un tel circuit et le fait est que les résultats que nous avons obtenus ne nous ont pas déçus. Sur certains jeux, on dépasse de 50 % les capacités d’un GeForce 9800 GX2, pourtant muni de deux GPU. Mais, comme tous les nouveaux circuits nVidia, le GeForce GTX 280 a aussi la particularité d’être autre chose qu’un GPU. Ce circuit peut devenir avec les applications idoines un processeur dédié au calcul intensif, le parallélisme de ses 240 c?”urs étant parfaitement adapté à cet usage. Les applications spécifiquement programmées pour tirer parti de cette architecture montrent un gain en vitesse pouvant correspondre à un facteur de 150 par rapport à un CPU type Intel Core 2 Duo. Pour la vidéo HD par exemple, il faut trente-cinq minutes au GeForce GTX 280 pour encoder deux heures de film contre plus de cinq heures pour un processeur Intel à quatre c?”urs. Reste les défauts inhérents à ce type de bombe : un prix très élevé (550 euros) et une consommation électrique considérable.
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