La nouvelle est tombée le 19 janvier, nette, tranchante : ‘ Konica Minolta se retire du marché de la photo. ‘ Paradoxalement, pour les possesseurs de reflex Minolta, les conséquences seront a priori mineures. L’été dernier, Konica Minolta et Sony avaient passé un accord pour produire ensemble un reflex sur la base de leurs technologies respectives. L’activité reflex de Konica Minolta est désormais transférée chez Sony qui du coup portera seul le nouveau modèle. Il sera équipé d’une baïonnette d’objectif Konica Minolta et pourra dès sa sortie bénéficier de l’immense gamme d’optiques de la marque. En clair, donc, les prochains Konica Minolta Dynax porteront le nom de Sony, et la gamme d’objectifs Konica Minolta n’est pas menacée. Le service après-vente qui était sous-traité ne devrait pas non plus se voir exagérément perturbé. Il sera simple pour Sony de reconduire le même dispositif. Les gammes de compacts et de bridges Konica Minolta, en revanche, disparaissent. Pour les nouveaux venus à la photo, cette annonce est anecdotique. Des constructeurs, apparaissent, d’autres s’effacent, c’est la loi du marché. Pour ceux qui pratiquent la photo depuis longtemps, cette annonce fait l’effet d’une bombe. Konica Minolta est un des piliers historiques de la photo issu de la fusion, en 2003, de Konica (fabricant de film mais qui a commis quelques appareils mémorables comme l’excellent Hexar) et de Minolta, un des grands fabricants de reflex et d’optiques. Konica tient à son actif un certain nombre de grandes premières comme le premier papier photo japonais, en 1903, et le premier film japonais, en 1940. De son côté, Minolta a sorti son premier appareil en 1929 : l’engin portait le nom de Nifcalette et l’entreprise s’appelait alors Nichi-Doku Shashinki Shoten. Elle deviendra Minolta en 1962. Le premier reflex Minolta, le SR-2, date de 1958. En 1973, Minolta fait sensation en passant un accord avec Leica pour commercialiser sous sa marque un ‘ petit ‘ télémétrique, le Minolta CLE qui s’enorgueillit d’un important succès d’estime. En 1985, nouveau coup d’éclat : Minolta présente avec le Dynax 7000 le premier appareil autofocus du marché. Enfin, en 2001, le Dynax 7D est le premier reflex à disposer d’un système de stabilisation intégré au niveau du capteur. Outre ces appareils, Minolta est un constructeur réputé d’optiques. Les gammes Minolta ont tout d’abord porté le nom de Rokkor (l’usine Minolta est installée au Japon près du mont Rokko). C’est, entre autres, ce dernier point qui a incité Sony à s’associer dans un premier temps avec Konica Minolta et à reprendre dans un second temps son activité reflex. Sony, qui est un poids lourd du marché de la photo numérique (outre les appareils produits sous sa marque, Sony fournit en capteurs la majorité des fabricants de compacts et tous les fabricants de reflex, à l’exception de Canon et Olympus), affiche de grandes ambitions pour ses prochains reflex. Les futurs reflex Sony, dont le premier élément devrait faire son apparition cet été, seront a priori positionnés en entrée de gamme, créneau sur lequel le dirigeant de l’entreprise a d’ores et déjà annoncé viser 20 à 25 % de part de marché. Un fabricant de reflex tire sa révérence, un nouveau entre en scène avec la ferme intention de jouer les premiers rôles.
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