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Kodak se convertit au grand-angle

Le dernier-né de Kodak adopte une formule originale pour atteindre des focales très courtes : il utilise deux objectifs, un zoom classique secondé par un très grand-angle fixe.

Dans la majorité des cas, on utilise un compact dans un contexte familial, c’est-à-dire en intérieur, généralement avec un éclairage insuffisant et des sujets susceptibles de bouger (les enfants notamment). Ironie du sort, c’est exactement le type de situation où un compact est très mal à l’aise. La plupart des compacts sont trop lents pour pouvoir photographier un enfant turbulent. Le médiocre comportement de leur capteur en basse lumière leur interdit les hautes sensibilités. Quant à leurs zooms, ils sont incapables d’embrasser une tablée de convives. Pour être exact, il faudrait mettre le paragraphe qui précède à l’imparfait. Le compact familial idéal reste encore à venir mais les choses changent. Les derniers compacts Fuji peuvent être utilisés en intérieur sans flash avec des résultats assez honnêtes. La rapidité globale des compacts, sans être parfaite, s’améliore notablement au fil des versions. Restait l’épineuse question du grand-angle. Si, en théorie, un grand-angle est un objectif dont la focale est inférieure à 50 mm (en équivalent 24 x 36), en pratique, 35 mm sont insuffisants pour un usage familial. On peut parler de vrai grand-angle aux alentours de 28 mm. À l’exception de Ricoh dont la majorité des modèles est dotée d’un zoom qui atteint 28 mm, la plupart des fabricants limitent les zooms de leurs modèles à vocation familiale à 35, voire 38 mm. Aucun des appareils de notre comparatif du mois dernier, par exemple, ne dépasse 35 mm. Le premier à annoncer un compact généraliste équipé d’un très grand-angle est Kodak. Le v570 est un appareil étonnant, équipé de deux objectifs et de deux capteurs de 5 millions de pixels. La réalisation d’un zoom allant du très grand-angle au téléobjectif étant complexe, Kodak a doté le v570 d’un zoom classique de 39-117 mm et d’un grand-angle de 23 mm. Le passage d’un objectif à l’autre devant être transparent pour l’utilisateur, au lieu de se risquer à concevoir une mécanique compliquée pour permuter l’objectif, Kodak a équipé son appareil de deux capteurs. Pour combler le trou entre 23 et 39 mm, un zoom numérique peut assurer la transition. Avantage de cette approche, l’objectif 23 mm est ouvert à F: 2,8, c’est-à-dire une valeur de plus que les zooms habituels, ce qui devrait, sur le papier, faciliter l’usage en intérieur en nécessitant un peu moins de recours aux hautes sensibilités (nos ingénieurs sont en train de terminer le banc d’essai, rendez-vous le mois prochain pour le test complet du v570).

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La rédaction