Les compacts affichent en permanence ce qui se trouve devant l’objectif sur leur écran, mais ne disposent pas de viseur (ou alors un simple viseur optique quelconque). Les reflex disposent d’un viseur optique (qui ‘ voit ‘ à travers l’objectif), mais ne peuvent afficher sur leur écran que la photo qui vient d’être prise. Pendant que l’on vise, l’écran d’un reflex est aveugle. Cela n’est pas grave dans beaucoup de cas, mais il interdit par exemple de viser avec l’appareil à bout de bras pour photographier par-dessus une foule ou encore oblige à se mettre à plat ventre si on veut photographier au ras du sol.L’Olympus E-330 est un appareil à part qui fait le pont entre les deux mondes. Techniquement, c’est un reflex, mais Olympus a ajouté un deuxième petit capteur dans le chemin que suit la lumière dans le système de visée et qui lui permet d’afficher en permanence sur son écran ce qui se passe devant l’objectif. La conséquence est que le E-330 est un reflex qui peut s’utiliser comme un gros compact. Cette visée permanente fonctionne selon deux modes.Dans le premier, l’autofocus est actif, mais l’écran n’affiche que 90 % de ce qui va être photographié. Dans le second, l’autofocus est désactivé, c’est le capteur principal qui est utilisé pour la visée. L’écran affiche alors 100 %. En pratique donc, le second mode ne concerne vraiment que les fans de macro à qui il va permettre une mise au point manuelle très précise sur l’écran. C’est donc le premier mode que l’on va utiliser et le premier problème que l’on rencontre. Entre l’image vue sur l’écran et celle qui est réellement prise, il y a une différence notable, l’écran mesurant 6,35 cm de diamètre et l’écart étant d’un bon millimètre de chaque côté. Concrètement, on fait un cadrage aux petits oignons… et la photo prise est cadrée plus large. Pas dramatique mais énervant. En terme de manipulation, s’il déroute au départ, le E-330 est un vrai plaisir à utiliser, l’écran articulé est de bonne qualité et on se prend très vite au jeu. C’est par ailleurs une bonne chose parce qu’avec le zoom très peu ouvert fourni en kit (F:3,5-5,6), la visée reflex n’est pas particulièrement claire et l’image vue dans le viseur est toute petite. L’appareil dispose de tous les réglages que l’on est en droit d’attendre d’un reflex de bon niveau et, si l’ergonomie des menus n’est pas un des points forts d’Olympus, la configuration est aisée et assez rapide. Le E-330 est un peu long à la mise en route pour un reflex, ce qui s’explique partiellement par le fait qu’au démarrage il nettoie le capteur.On lui pardonnera donc. La tenue en main est excellente, particulièrement en visant avec l’écran. Le bruit de déclenchement assez faible et le niveau de vibrations quasi imperceptible permettent de photographier en passant bien plus inaperçu qu’avec un reflex classique. Pour les non-initiés, le E-330 est perçu comme un gros compact.Cet agrément de visée sur l’écran est par ailleurs bienvenu car le système d’articulation de l’écran oblige à le placer plus en arrière que la normale. De ce fait, lorsqu’on vise par l’?”illeton, on écrase le nez sur l’écran, ce qui n’est pas optimum pour garder une vitre immaculée (en cas de gros rhume, le viseur reflex doit être inutilisable, l’écran servant de mouchoir). À l’usage, le E-330 est un appareil attachant, extrêmement agréable. Nous avions été peu emballés par le E-300 qui lui sert de base, mais cette visée permanente donne tout son sens au design inhabituel de l’appareil. Reste la question de l’objectif. Le zoom 14-45 du kit de base est d’une qualité tout à fait moyenne. Le bord des images est très mou, les aberrations chromatiques spectaculaires, bref, une optique qui ne rend pas justice au nouveau capteur d’origine Panasonic, lequel est d’une qualité fort honnête. Le bruit est bien maîtrisé jusqu’à 400 ISO, après quoi, il grimpe de façon lente mais sensible. Au final, le E-330 ravira ceux qui veulent à la fois la sophistication d’un reflex (notamment la possibilité de changer les optiques, la gamme Olympus étant large et de prix assez correct), la simplicité ainsi que la souplesse de cadrage d’un compact. Le E-330 ne va pas révolutionner la photo, mais c’est un engin convivial, facile à vivre, discret et extrêmement plaisant, capable de donner des images de bon niveau.
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