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Ils traduisent des logiciels

Une communauté méconnue ?”uvre bénévolement, parfois dans l’illégalité, dans le seul but de nous faciliter la vie.

Pour qui ne maîtrise pas l’anglais, l’existence d’une version française d’un logiciel est un atout appréciable. Bien sûr, en France, la loi précise que seuls les logiciels traduits en français, peuvent être commercialisés dans les magasins. Quid des logiciels proposés exclusivement en ligne ? Si les gros éditeurs internationaux font leur maximum pour proposer des logiciels francisés, rares sont les auteurs de sharewares et de freewares à pouvoir se le permettre. D’abord parce qu’ils ne parlent pas forcément d’autre langue que la leur. Ensuite parce qu’une traduction bien faite demande du temps et peut coûter cher. Pour un auteur de shareware, notamment, la démarche sous-entend en effet la mise en place d’un support technique multilingue.C’est dans cette brèche que s’est engouffrée une poignée de traducteurs bénévoles. Leurs motivations ? Le challenge, la passion de l’informatique, la volonté de pratiquer l’anglais… Certains ont soif de reconnaissance ou de notoriété, d’autres le font par pur esprit communautaire. Quelles que soient les raisons, la démarche est souvent la même. Le logiciel est choisi soit par intérêt personnel, soit suite à une demande émanant, par exemple, d’un forum.Dans les cas les plus simples, un éditeur de texte, tel le bloc-notes de Windows, suffit à modifier le fichier renfermant tous les textes de l’interface. On l’ouvre, on le traduit, on l’enregistre, et le tour est joué. Mais ce cas de figure est plutôt rare : la plupart du temps, les textes affichés par un logiciel sont intégrés au fichier exécutable (le fameux.exe) ou à des fichiers annexes, comme des DLL. Or, quand bien même le but est une traduction bénévole dont profitera également l’éditeur (qui pourra toucher plus d’utilisateurs), modifier le code exécutable d’un logiciel sans autorisation est illégal.

Une reconnaissance très officieuse

Si les auteurs de logiciels gratuits sont souvent ravis de collaborer, les éditeurs de logiciels payants sont bien plus frileux. Et quand autorisation il y a, celle-ci est presque toujours orale, donc sans valeur. Le côté paradoxal de la chose est que cela n’empêche pas les éditeurs de reconnaître officieusement ces traductions ?” le simple fait de ne pas poursuivre leurs auteurs est, en soi, un signe de reconnaissance tacite. A fortiori lorsque certains aident techniquement le traducteur, en lui facilitant l’accès au code source par exemple, ou en plaçant sur leur site officiel un lien pointant sur la version française. La véritable reconnaissance, officielle, est quant à elle très rare, et fait souvent suite à une longue collaboration

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Frédéric Boutier