Si vous possédez plusieurs micros chez vous, l’idée vous est sûrement déjà venue à l’esprit de les relier pour pouvoir accéder sur chacun à Internet. Vous avez ainsi créé un réseau familial. Mais avez-vous pensé à partager votre connexion Internet avec vos voisins ? Certains l’ont fait. Moins par altruisme que pour relever un défi technique ou diminuer les frais, à une époque où il fallait débourser 55 euros par mois pour avoir un accès à 1 024 kbit/s.Pour Bertrand Grossier, tout commence en 2002, lorsqu’il s’installe dans son nouvel appartement à Boulogne-Billancourt (92). Consultant informatique, il ne se sépare que rarement de son ordinateur portable. ‘ Je me suis d’abord intéressé au Wi-Fi pour mon confort personnel ‘, explique-t-il. Grâce à sa borne Wi-Fi, il se connecte de n’importe où chez lui, du bureau à la cuisine. Sauf sur le canapé du salon, où la présence d’un mur porteur en béton armé bloque les transmissions. Puis il fait quelques recherches sur Internet.
Une boîte de café directionnelle
‘ Je suis tombé sur l’association Paris sans fil, et j’ai assisté à certaines de leurs réunions. J’y ai découvert un univers de technoïdes et de bidouilleurs ‘, raconte-t-il. De l’une de ces réunions, il repart avec un plan pour construire une antenne Wi-Fi directionnelle à partir d’une boîte de café. ‘ Elle marche très bien, mais pas dans toutes les directions ‘, précise Bertrand. Curieux d’en connaître les limites, il la dirige vers le bar d’en face. Et ça marche !‘ Après cette expérience, j’ai mis un message dans les deux ascenseurs de mon immeuble pour proposer à mes voisins departager avec eux ma connexion ‘, se souvient-il. De retour chez lui, le répondeur clignote. Trois personnes demandent déjà des renseignements.
Des étages connectés
Bertrand se rend chez elles avec son portable pour effectuer des tests. ‘ Le réseau portait alors jusqu’à trois étages vers le bas et jusqu’à un étage au-dessus. Dès qu’on s’est aperçus que cela fonctionnait, deux voisins ont acheté des cartes réceptrices pour se connecter. Je leur ai proposé de mutualiser les frais ‘, raconte Bertrand.De quatre voisins au début, l’ensemble regroupe désormais six copropriétaires sur les 44 que compte l’immeuble. ‘ Et trois autres nous rejoindront cette année, dès qu’ils arriveront à la fin de leur abonnement. ‘ Son fournisseur d’accès ? ‘ Comme Wanadoo n’acceptait pas le partage de connexion, je suis passé chez Free. Du coup, nous bénéficions de 6 Mbit/s pour seulement 29,90 euros par mois ‘, explique Bertrand.Avec l’essor de son réseau, la boîte de café a disparu, remplacée par une antenne omnidirectionnelle. ‘ Plus puissante, elle arrose toute la place. Je peux descendre bruncher sans priver les autres de connexion le dimanche matin. ‘L’extension de son réseau ne l’inquiète pas vraiment. Au contraire, plus les gens en profitent, plus Bertrand semble heureux. ‘ J’ai déjà reçu des courriels en provenance de l’étranger de la part de personnes, qui, de passage à Boulogne, ont pu contacter leurs proches grâce à ce réseau. ‘Et ses voisins ? Ils se contentent de jouir de cette situation et préfèrent rester discrets
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