Même Steve Jobs, le patron d’Apple, n’en veut plus ! On sentait bien, depuis plusieurs mois, que les systèmes de protection anticopie intégrés aux contenus numériques (DRM) n’étaient plus en odeur de sainteté : mi-janvier,
la Fnac avait ‘ ouvert les vannes ‘, proposant à l’achat 170 000 titres en MP3 lisibles sans restriction sur tous les baladeurs numériques.
Les offres sans dispositif anticopie se multiplient
Au même moment, Virgin se lançait dans une opération similaire sur VirginMega.fr, avec un catalogue de 200 000 titres sans protection. Puis Microsoft s’y est mis, en proposant 35 morceaux sans DRM sur le site américain
ArtistDirect, pour ‘ nourrir ‘ Zune, son baladeur. Mais le coup le plus sanglant porté aux DRM vient de Steve Jobs, qui a pourtant fondé sa stratégie sur le verrouillage des morceaux vendus sur sa
plateforme, l’iTunes Store. Poursuivi en justice par plusieurs associations de consommateurs en Europe, dont l’UFC-Que Choisir en France, qui estiment que le système liant l’iPod à l’iTunes Store restreint le choix des utilisateurs, Apple a même été
condamné par la justice norvégienne ! Celle-ci lui a demandé de choisir une solution parmi trois possibles, à mettre en ?”uvre d’ici à septembre : ouvrir FairPlay (la technologie de DRM d’Apple) à ses concurrents, travailler avec eux sur
un système de DRM standard… ou proposer sur l’iTunes Store des fichiers non verrouillés.La réponse de Steve Jobs a pris la forme d’une lettre intitulée ‘ Réflexions sur la musique ‘*. Les DRM ? Il n’y est pour rien ! Le boss d’Apple affirme que ce sont les maisons
de disques qui ont exigé la présence de verrous numériques. Quant aux propositions du médiateur norvégien, Jobs explique qu’ouvrir FairPlay (ou créer un système de DRM ouvert) reviendrait à laisser entrer le loup dans la bergerie : les secrets
de fabrication seraient bien vite découverts. En revanche, la suppression pure et simple des DRM trouve grâce à ses yeux… à condition que les maisons de disques jouent le jeu ! Il reconnaît d’ailleurs que les DRM n’ont pas endigué le
piratage. Et de conclure, un brin ironique, que les Européens, les plus critiques envers les protections, feraient mieux de se tourner directement vers les majors, souvent contrôlées par des groupes européens, pour en finir avec les DRM.Ce point de vue a été immédiatement salué par la Fnac. Ainsi que par notre ministre de la Culture, Renaud Donnedieu de Vabres. Mais si le principal instigateur de la loi DADVSI s’est réjoui ‘ qu’Apple prenne en
compte les préoccupations du grand public, des créateurs et du gouvernement qui demandent que l’interopérabilité soit un droit pour tous ‘, il a rappelé le besoin de mettre en place des mesures techniques
‘ respectueuses des droits des créateurs ‘. Autrement dit, le ministre soutient l’interopérabilité, mais pour la suppression des DRM, il va encore falloir attendre !*
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