Des messages proposant des services financiers dont vous n’avez que faire, de prétendues connaissances qui vous invitent à visiter un site pornographique, des promesses de gains rapides si vous participez à une loterie en ligne… C’est ça le ‘ spam ‘, un flot de publicités de bas étage, parfois déguisées, qui encombrent votre boîte aux lettres électronique. Le phénomène prend de plus en plus d’ampleur, au point que les autorités européennes s’en préoccupent et que la justice commence à sévir.Il est tellement facile et peu coûteux d’expédier des dizaines de milliers d’e-mails ! Quant à la gêne, voire aux préjudices subis par les destinataires, les marchands peu scrupuleux ne s’en soucient guère. Certains ne se donnent même pas la peine d’effectuer le moindre ciblage dans leurs envois, et vont jusqu’à utiliser des logiciels qui génèrent automatiquement des adresses e-mails, comme un démarcheur téléphonique qui composerait au hasard des numéros de téléphone. Si la prudence dans la divulgation et l’utilisation de votre adresse électronique est l’un des principes de base de la prévention du spam, elle ne suffit donc pas à se garantir complètement contre ce fléau.
De la prévention à la répression
Néanmoins, l’éventail de méthodes que nous proposons ici vous permettra de prévenir efficacement l’invasion de votre boîte aux lettres. Et si vous êtes importuné malgré cela, il y a des moyens pour faire cesser les envois, pouvant aller jusqu’à une plainte déposée en justice
Protégez votre adresse
Réservez votre adresse électronique personnelle aux communications avec vos proches, vos collègues ou vos amis. Pour échanger des messages avec un site Web ou intervenir sur des forums de discussion publics, utilisez une autre adresse, créée spécialement à cet effet auprès de votre fournisseur d’accès à Internet (votre abonnement vous donne certainement droit à plusieurs adresses) ou sur un service de messagerie gratuit comme Hotmail ou Caramail. Très exposée, cette seconde boîte aux lettres sera peut-être envahie de messages publicitaires. Mais vous n’êtes pas obligé d’y relever le courrier tous les jours, et si le flot de publicités devient trop important, vous pourrez toujours abandonner cette adresse et en créer une autre.
Cochez les bonnes cases
Lorsque vous vous inscrivez sur un site, ou lorsque vous réalisez un achat en ligne, lisez soigneusement les formulaires que vous remplissez, et même si certains sites affirment que vos coordonnées ne seront pas utilisées pour des opérations commerciales, sachez que cet engagement n’est pas toujours respecté.Un bon commerçant essaiera de se réserver le droit de vous envoyer quelques publicités, mais s’il est respectueux de la réglementation, il doit vous offrir la possibilité de refuser. En pratique, il s’agit d’une petite case en bas du formulaire… Lisez bien son intitulé, car il faut parfois cocher la case (‘ je ne souhaite pas recevoir…
‘), et d’autres fois la laisser vide (‘ j’accepte de recevoir…
‘). Comme de bien entendu, l’option proposée par défaut correspond presque toujours à l’acceptation des envois publicitaires, mais une réglementation européenne pourrait bientôt proscrire ce petit piège.Prenez également la précaution de vous inscrire sur le site www.e-robinson.com, mis en place par le Fédération des entreprises de vente à distance (Fevad). Les sociétés adhérentes à la Fevad vous excluront de leurs mailings publicitaires.
Consultez vos messages sur le Web
Pour les détenteurs d’une connexion par modem classique, le principal préjudice causé par le spam n’est pas tant la pollution de la boîte de réception que la perte de temps (et, éventuellement d’argent) occasionnée par le téléchargement des messages indésirables, et il faut payer en plus puisque ce temps vient s’imputer sur le forfait de communication ! Pour contourner le problème, vous pouvez consulter votre boîte aux lettres via le Web plutôt qu’avec votre logiciel de messagerie. C’est d’ailleurs la méthode utilisée pour les comptes de messagerie gratuite, et un service de plus en plus répandu sur le site des fournisseurs d’accès (cherchez un lien intitulé ‘ Messagerie ‘ ou ‘ Vos e-mails ‘ sur la page d’accueil). Là, vous pouvez consulter la liste des messages et ouvrir seulement ceux qui vous intéressent. Quant aux autres, il suffira de les cocher puis de les supprimer tous d’un seul coup, en cliquant sur le bouton adéquat. Notez que vous pouvez télécharger ensuite les messages non supprimés avec votre logiciel de messagerie, si vous désirez les archiver dans vos dossiers de courrier habituels.
Ne répondez jamais !
Si vous cliquez sur un lien proposé dans un message publicitaire, l’annonceur est déjà gagnant : il est parvenu à augmenter l’audience de son site, et il est maintenant sûr que votre adresse e-mail correspond à une boîte aux lettres effectivement relevée par son propriétaire. Au contraire, si vous faites le mort il y a des chances pour que certains spammeurs finissent par vous rayer de leurs fichiers. Ne répondez même pas aux messages pour demander la cessation des envois, à moins que vous ne soyez sûr d’avoir affaire à un annonceur honnête. Dans certains cas, le lien proposé à cet effet n’est qu’un leurre pour valider votre adresse e-mail.
Ecartez les importuns
Votre logiciel de messagerie vous permet d’écarter tous les messages provenant d’un expéditeur importun. Avec Outlook Express, sélectionnez le message indésirable, cliquez sur le menu Message et choisissez Bloquer l’expéditeur. La liste des expéditeurs ainsi mis à l’index est accessible via le menu Outils, option Règles de message puis Liste des expéditeurs bloqués.Très simple, cette méthode n’évite toutefois pas le téléchargement des messages, qui sont simplement transférés dans le dossier Eléments supprimés après réception. D’autre part, les spammeurs utilisent fréquemment plusieurs adresses différentes et n’hésitent pas à changer d’identifiant électronique pour contourner ce genre de protection.
Triez votre courrier
Vous pouvez aller plus loin, en élargissant les critères de vérification et en interdisant purement et simplement le téléchargement des e-mails suspects. Dans le menu Outils d’Outlook Express, choisissez Règles de message puis Courrier et cliquez sur le bouton Nouveau pour définir une nouvelle règle de tri (la fenêtre s’ouvre automatiquement si aucune règle n’a encore été définie). Dans la première rubrique, indiquez la partie du message à vérifier (expéditeur, objet, corps du texte…). Ensuite, indiquez le traitement à appliquer puis, dans la dernière partie de la fenêtre, explicitez le critère de sélection en cliquant sur les liens soulignés de bleu. Donnez un nom à la règle et validez. Vous pouvez définir ainsi plusieurs règles de tri. Faites preuve de discernement dans le choix de ces règles, afin de ne pas écarter des messages innocents. Dans un premier temps, vous pouvez tester une règle en copiant les messages dans un dossier particulier (à l’étape 2 de la définition de la règle), dont vous vérifierez le contenu. Lorsque vous serez sûr que seuls des messages indésirables sont sélectionnés, modifiez la règle et choisissez Ne pas télécharger à partir du serveur.
Réagissez en cas d’attaque
La résistance passive et le filtrage du courrier ne sont pas vos seules armes. Si vous êtes victime d’un véritable harcèlement, n’hésitez pas à contre-attaquer. Alertez d’abord votre fournisseur d’accès, en lui transmettant copie des messages reçus. Recoupées avec les réclamations d’autres internautes, ces informations peuvent permettre d’identifier des expéditeurs indélicats, dont les courriers seront refusés par le serveur de messagerie. Informez aussi la Commission nationale de l’informatique et des libertés, susceptible de porter l’affaire en justice lorsque de réels abus sont constatés. Allez sur le site www.cnil.fr, cliquez sur le lien Halte au spam et suivez la procédure indiquée. Le site http://spamcop.net mène le même genre d’action sur le sol américain. Vous retrouverez toutes ces informations et de nombreux conseils pratiques sur le site du collectif anti-spam (www.caspam.org), à visiter absolument.
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