Que vous soyez ou non familier des termes utilisés pour la photographie argentique, il est souvent bien difficile de décrypter ceux de la photo numérique. En plus du jargon technique propre à la photo,
certains mots communs aux deux univers posent problème : soit les valeurs qui leur sont associées ne sont pas du même ordre de grandeur, soit les caractéristiques techniques auxquelles ils font référence ne sont pas comparables.Heureusement, pourrait-on penser, on trouve sur les fiches techniques des appareils numériques des valeurs dites ‘ équivalentes ‘. Elles fournissent une échelle de comparaison avec les modèles
argentiques. Mais cela n’en dit pas plus long sur ce que représentent concrètement ces valeurs, ni sur leur importance pour évaluer la qualité d’un appareil. D’où notre idée de rassembler ici des explications sur les principaux termes associés aux
appareils photo numériques. N’en déplaise aux pros de la photo ou aux fans de technique, le propos est volontairement simplificateur. Priorité au concret. L’objectif (!) est de vous permettre de comparer plus efficacement les matériels avant votre
achat. Ou, si vous possédez déjà un appareil numérique ou argentique, de mieux comprendre ses caractéristiques
La focale : une affaire d’angles
Dans un appareil photo argentique ou numérique, la focale (aussi appelée longueur ou distance focale) est une mesure des caractéristiques internes du système optique. Cette valeur, exprimée en millimètres, donne une indication des
possibilités de prise de vue de l’appareil. Avec un appareil 24 ?- 36, une focale de 50 mm correspond, à peu de choses près, à la vision normale de l’?”il humain.En deçà de cette valeur (28 mm, par exemple), le champ de vision est plus large. On parle alors de focale courte ou de grand angle. Ce type d’objectif est notamment utilisé pour photographier les paysages.Au-delà de 50 mm (105 mm, par exemple), la scène ou le personnage visé semble plus proche qu’à l’?”il nu. L’angle de vision est réduit comme lorsqu’on regarde dans des jumelles.C’est idéal pour les portraits. L’échelle des valeurs de focale qui découle de ces principes est bien connue des photographes amateurs.Ils peuvent ainsi apprécier, à la lecture d’une valeur sur un objectif, quel est le champ visuel correspondant.Or, en photo numérique, l’échelle des valeurs de focale est, pour des raisons techniques, totalement différente. Pour compliquer le tout, les mesures de focale diffèrent d’un appareil numérique à l’autre, car ils n’utilisent pas tous
le même capteur CCD (contrairement aux appareils argentiques qui utilisent une même pellicule 35 mm).D’où la nécessité de fournir une focale équivalente pour pouvoir comparer les appareils numériques entre eux, et rétablir une échelle comparable avec la photo argentique. On retrouve cette équivalence 35 mm (ou 24 ?- 36) sur les fiches
techniques des modèles numériques. Ainsi, la mention ‘ Focale : 5 mm (équivalent en 24 ?- 36 : 33 mm) ‘ désigne un objectif sans zoom et d’un angle légèrement plus large que la vision humaine. Cet appareil sera
idéal pour les paysages, mais pas terrible pour les plans rapprochés.
Le zoom : quand la focale varie
En photo traditionnelle, on parle de zoom lorsqu’un objectif est à focale variable. Les valeurs indiquées (35-80 mm ou 70-210 mm, par exemple) correspondent aux valeurs basses et hautes de la longueur focale qui peuvent être utilisées
pour la prise de vue. Avec un zoom 28-105 mm, par exemple, vous pouvez prendre des photos de paysage en grand angle en position 28 mm, basculer en focale 50 mm pour photographier une maison, et passer en 105 mm pour photographier un objet éloigné.
Pour la photo numérique, le zoom n’est pas quantifié en valeurs de focale mais en multiples de grossissement (2x, 3x, 4x, etc.), comme pour des jumelles. La focale est donc, là aussi, variable. La plupart du temps, les équivalences 35 mm sont
également indiquées (‘ zoom 3x équivalent 35-105 mm ‘, par exemple). Mais attention : le seul zoom d’un appareil numérique qui soit comparable avec celui d’un modèle argentique est le zoom optique. Le zoom
numérique, lui, n’est qu’un dispositif d’agrandissement artificiel de l’image, effectué par recadrage et calcul. Il équivaut à un agrandissement de l’image effectué dans un logiciel de retouche d’images !
35 mm : le système de référence
Les fiches techniques de certains appareils photo numériques indiquent les valeurs de zoom ou de focale en les comparant à leurs équivalents ‘ 35 mm ‘ ou ‘ 24 ?- 36
‘. Les termes 35 mm et 24 ?- 36 font référence au film des appareils compact et reflex, qui mesure 35 mm de hauteur et dont chaque cliché mesure 24 mm de hauteur et 36 de largeur. Mais ces comparaisons avec les appareils
argentiques ne sont qu’une indication et ne présument pas de la qualité des photos.
L’ouverture : pleins feux sur la lumière
Lorsque vous appuyez sur le déclencheur pour prendre une photo, la lumière émise par la scène photographiée traverse le système optique et vient frapper la pellicule ou le capteur CCD pour devenir une image. Techniquement, c’est un
diaphragme incorporé dans l’objectif qui régule la quantité de lumière reçue en s’ouvrant plus ou moins largement pendant un temps plus ou moins long. Les valeurs d’ouverture mentionnées sur l’objectif sont directement liées aux possibilités
d’ouverture de ce diaphragme. Elles sont précédées de la lettre f minuscule et des signes “:” ou “/” (f:5.6 par exemple). Plus la
valeur indiquée est petite, plus grande est la sensibilité de l’objectif à la lumière. Le plus important pour le choix d’un appareil, c’est que l’ouverture soit élevée (donc le nombre f petit). Vous aurez ainsi plus de latitude pour prendre des
photos dans de faibles conditions de luminosité. Attention, dans le cas d’un zoom, deux valeurs d’ouverture sont précisées : une pour la position grand angle, et l’autre pour la focale la plus élevée.
La sensibilité : une équivalence approximative
En photo argentique, la sensibilité à la lumière des pellicules s’exprime par une valeur suivie du terme ISO (c’est l’unité). Plus cette valeur est faible, moins le film est sensible. Les pellicules de 100 et 200 ISO, qui
sont les plus courantes, sont adaptées aux prises de vue en extérieur et en intérieur avec flash. La sensibilité dépendant du film et non de l’appareil, les modèles argentiques ne mentionnent que la gamme des pellicules qu’ils acceptent : par
exemple 25 à 3200 ISO sur un compact, 100 à 800 ISO sur un APS ou 6 à 6400 ISO sur un reflex haut de gamme. Avec un appareil numérique, rien de comparable. La sensibilité est liée au capteur CCD, qui n’est pas interchangeable. D’où
l’indication, pour faciliter la comparaison, d’une valeur équivalente : la plupart du temps, elle n’est qu’approximative (entre 100 et 200 ISO, par exemple). Somme toute, cela importe assez peu, car les appareils numériques ajustent automatiquement
leur sensibilité en fonction de la luminosité. Cela permet dobtenir la meilleure exposition, tout en conservant des réglages de diaphragme et de vitesse optimaux.
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