Auditionné par la commission des lois du Sénat le 3 octobre, Alex Türk, le président de la Cnil (Commission nationale de l’informatique et des libertés), s’est dit globalement préoccupé par l’évolution des pratiques sécuritaires
et technologiques au regard des libertés individuelles. Après avoir rappelé ses inquiétudes sur divers sujets, comme l’affaire Swift, une société accusée de transférer de nombreuses données bancaires et financières européennes aux autorités
américaines de lutte antiterroriste, Alex Türk a insisté sur le cas Google.La capacité du moteur de recherche à agréger des données éparses permet à tout un chacun de créer rapidement et facilement des profils détaillés d’individus : parcours professionnels, éléments de la vie privée, habitudes de
consultation, participations à des forums sont aisément compilables pour des millions d’individus.
Préserver la liberté individuelle
Si la fiabilité de ces ‘ profils Google ‘ est très fluctuante – rien de plus facile que de classer toutes les informations d’homonymes dans le même dossier -, la tentation du
‘ Googling ‘ (le fait de chercher toutes les informations sur quelqu’un en entrant son nom entre guillemets dans le moteur de recherche) n’est pas sans impact sur les libertés individuelles. Et, plus
particulièrement, sur le respect de la vie privée. Le président de la Cnil s’est aussi dit préoccupé par les risques liés au développement des systèmes de surveillance telles la biométrie, la vidéosurveillance, la géolocalisation, etc. qui
permettent de pister les individus.Prévoyant la généralisation des nanotechnologies dans le domaine des systèmes d’information d’ici à 2015, il a indiqué avoir lancé une vaste réflexion sur les risques inhérents. Une réflexion qui semble dautant plus nécessaire que,
selon Alex Türk, il y a un manque évident de sensibilisation des jeunes aux atteintes possibles à leur vie privée et à leur intégrité physique du fait de ces technologies.
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