Depuis quelques mois, la plupart des FAI n’ont plus qu’un seul mot à la bouche : la fibre. Plus précisément, la fibre optique. Un matériau déjà utilisé pour les liaisons à très haut débit dans les infrastructures des opérateurs,
mais qui devrait progressivement remplacer les fils de cuivre de la liaison téléphonique traditionnelle qui sert à la connexion à Internet chez les particuliers. De fait, plusieurs opérateurs (Free et France Télécom en tête) promettent de remplacer
prochainement l’ADSL par le FTTH (Fiber To The Home, fibre jusqu’au domicile), une technologie offrant à l’abonné un débit allant jusqu’à… 100 Mbit/s !C’est beaucoup mieux que l’ADSL 2+ (capable d’atteindre 28 Mbit/s en théorie (débit ATM) mais qui, dans la pratique, dépasse rarement les 12 Mbit/s). D’autant que le FTTH autorise ce débit en symétrique, c’est-à-dire en
émission comme en réception de données, alors que la nature asymétrique de l’ADSL (le ‘ A ‘ de l’acronyme) rend la voie montante (de l’abonné vers Internet) plus lente que la voie descendante
(d’Internet vers l’abonné), avec un plafond de 1 Mbit/s actuellement (ADSL 2+).Ces débits élevés permettent d’envisager de nouveaux usages d’Internet, notamment dans le cadre d’une utilisation partagée par plusieurs membres d’une famille, comme, la réception de la télévision en haute définition sur plusieurs
postes ou la diffusion de programmes vidéo en plus du téléchargement à très haute vitesse et de la téléphonie.Ses qualités, le FTTH les doit à la fibre optique qui, comme son nom l’indique, véhicule de la lumière (contrairement à l’ADSL, qui utilise des fils métalliques dans lesquels circule du courant électrique). Cette lumière est émise au
niveau du n?”ud de raccordement du FAI par une diode laser (analogue à celle utilisée dans les lecteurs CD) commandée par un courant électrique (possibilité de modulation) qui émet les photons dans une longueur d’onde particulière et selon un
angle précis. Les photons circulent alors en zigzag dans la fibre, à la vitesse de la lumière (300 000 km/s), en exploitant les propriétés réfractrices de la lumière qui rebondit littéralement sur les parois de la fibre. A l’autre bout, un
photodétecteur (en général, une photodiode) convertit le signal optique en signal électrique.
Seul défaut de la fibre optique : un réseau quasi inexistant
Les avantages de la transmission par fibre optique sont nombreux : l’altération du signal d’origine reste infime et constante jusqu’à une dizaine de kilomètres (au-delà de laquelle le signal doit être amplifié) ; la bande
passante est très grande (2 Gbit/s avec une longueur d’onde de 1,55 ?m) ; on peut multiplexer (c’est-à-dire combiner) plusieurs signaux dans une même fibre physique (on parle de fibre multimode) ; et de par sa finesse, sa
souplesse et sa légèreté, la fibre est très facile à mettre en place. En outre, contrairement aux fils métalliques, la fibre optique n’est pas sensible aux parasites électromagnétiques et elle n’en génère pas elle-même, ce qui permet de regrouper
une grande quantité de fibres dans un faisceau.Mais si la technique est séduisante, elle s’annonce coûteuse pour les opérateurs ! Le FTTH impose en effet de ‘ tirer ‘ la fibre optique jusqu’au domicile de chaque abonné, et donc
de recréer un réseau, au lieu de s’appuyer sur le réseau téléphonique existant. Les travaux d’installation peuvent ainsi être très lourds, même en les réduisant au maximum (Free compte ainsi passer par les égouts). Et il reste ensuite le problème
des immeubles, toute intervention dans les parties communes, jusqu’au domicile de l’abonné, nécessitant l’accord de la copropriété. Une complication que souhaitent s’éviter certains opérateurs qui, au lieu de choisir le FTTH, opteront plutôt pour le
FTTB (Fiber To The Building, fibre jusqu’au bâtiment), une solution hybride qui consiste à amener la fibre optique jusqu’à l’immeuble et à servir les abonnés qui s’y trouvent via un réseau de câbles en cuivre préexistant, au
prix d’un débit maximal moindre qu’en FTTH, le 100 % optique.
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