Après s’être fait attendre longtemps, la téléphonie mobile de troisième génération (3G) est enfin là. Chez Orange et SFR, on peut désormais bénéficier d’une panoplie alléchante de nouveaux services pour mobiles, notamment la visiophonie. Voir et être vu de partout, l’idée semble séduisante. Mais la 3G fonctionne-t-elle vraiment ? Combien ça coûte ? Cela vaut-il le coup de s’abonner ? Pour répondre à toutes ces questions, rien ne vaut une mise à l’épreuve en conditions réelles. Nous avons donc choisi de faire tester pendant trois semaines deux mobiles 3G par chacun des journalistes de la rédaction. SFR n’ayant pas pu nous fournir à temps un accès à son réseau, les services testés sont uniquement ceux d’Orange. Notre analyse porte cependant sur l’offre 3G actuelle en général, les différences techniques entre les opérateurs n’étant pas, à notre avis, les critères les plus importants. Il faut en effet prendre aussi, et surtout, en compte les aspects tarifaires, ainsi que l’intérêt réel et la disponibilité des services. Visiophonie, vidéo à la demande, services TV : voici, point par point, la 3G décortiquée
Les mobiles 3G sont plutôt réussis
Au premier contact, pas de surprise : les mobiles 3G ressemblent à des mobiles classiques. Logiquement, ce sont des modèles d’assez haut de gamme, avec un large écran couleur et un capteur photo à double objectif (prise de vue à l’avant et à l’arrière) ou à objectif orientable. De cette façon, pendant un appel en visiophonie, on peut choisir de filmer son visage ou bien la scène qui nous entoure, tout en regardant l’écran du mobile pour voir l’image transmise par son interlocuteur. L’utilisation d’un kit microphone-oreillette fourni est quasi indispensable pour entendre et se faire entendre en extérieur ou dans des endroits bruyants, le mode mains libres, lui, n’étant ni très efficace ni très discret. Pour nos tests, nous avons utilisé le Samsung Z107, mobile à clapet et objectif rotatif, commercialisé chez les deux opérateurs, et le Sanyo S750, un modèle à clavier coulissant et double objectif, proposé seulement par Orange. Globalement, pour les services 3G, ces deux mobiles se valent. Si vous souhaitez acheter un mobile 3G, ce sont surtout le prix et les caractéristiques techniques de l’appareil (mémoire, fonctions, définition de l’écran et du capteur photo, présence ou non de Bluetooth, accessoires) qui vous aideront à faire votre choix. Sans oublier l’ergonomie, à vérifier soigneusement au moment de l’achat
L’addition est assez salée
Si les services de consultation vidéo (à la demande et TV) sont facturés au prix fort, la visiophonie semble plus abordable. Mais les tarifs des deux opérateurs sont, sans doute sciemment, difficilement comparables à cause des options et des offres spéciales en tout genre. En premier prix, si l’on rapporte les délais d’engagement à 12 mois et que l’on prend en compte la tarification au 1er janvier 2005, hors options et promotions, on bénéficie respectivement de 3 heures de visiophonie pour 59,50 euros par mois chez Orange, et de 2 h 15 de visio pour 50,60 euros par mois chez SFR. Une minute de visio hors forfait et hors options revient à 0,30 euro chez Orange (0,60 euro à compter du 1er janvier 2006) et 0,54 euro chez SFR. A cela, il faut ajouter le prix d’achat des appareils lors de la souscription du forfait, qui varie entre 199 et 459 euros selon les modèles et l’opérateur. Bref, c’est tout de même assez cher. Et pas question d’espérer limiter ses dépenses en optant pour une formule prépayée : pour l’instant, la 3G n’est proposée que dans des formules avec forfait
La vidéo à la demande : un gadget onéreux
En naviguant dans les menus du téléphone, on accède rapidement au portail Orange World Vidéo, qui propose une sélection de clips vidéo, d’une durée d’une à cinq minutes, à regarder sur le mobile. L’organisation en chaînes thématiques (actu, météo, musique, sport, humour, etc.) est bien faite et la navigation agréable. Mais, fait assez surprenant, cela ne semble pas beaucoup plus rapide que la navigation Wap avec un mobile GPRS. Côté qualité, c’est meilleur qu’en visiophonie : image fluide et son clair (à l’oreillette), avec de rares coupures ou blocages. Reste que la petite taille des vidéos limite un peu l’intérêt, surtout pour le sport et le foot en particulier (on ne voit pas le ballon !). Et l’on s’en lasse vite. Heureusement, car les forfaits Orange Intense n’offrent, hors options, qu’un ‘ crédit ‘ mensuel d’environ 30 minutes de vidéo. Au-delà, en souscrivant une option ou en payant hors forfait, le prix de revient de la consultation vidéo varie entre 21 et 75 centimes la minute. Dans le pire des cas, dix minutes par jour de détente vidéo mobile peuvent ainsi coûter… plus de 200 euros par mois ! A noter que ce n’est guère mieux chez SFR où chaque vidéo est facturée forcément hors forfait, entre 0,65 et 2,50 euros pièce
La TV en direct : remarquable… et cher !
Le service de télévision en direct est beaucoup plus intéressant que celui des clips. Orange propose 11 chaînes, dont France 2, France 3, France 5, Infosport, iTélé et M6 Music, tandis que SFR en affiche six à son catalogue (dont Euronews). Nos tests révèlent une qualité et une fluidité remarquables, meilleures que pour les clips. Et le décalage avec la diffusion hertzienne, câble ou satellite n’est que d’environ dix secondes. Seul hic : le même principe de tarification que pour la vidéo à la demande s’applique, et là, s’agissant de programmes TV, on peut très facilement se ruiner sans s’en rendre compte. Chez SFR, la tarification est toujours hors forfait, sur la base de 0,50 euro la minute
La visiophonie, ça marche !
Pour passer un appel en visiophonie, il suffit de composer le numéro de son correspondant et d’appuyer sur une touche. La communication vidéo s’établit en quelques secondes. La qualité sonore est presque aussi bonne que celle d’une communication mobile traditionnelle. Côté vidéo, la fluidité est similaire à celle obtenue avec une webcam sur un PC. La qualité est suffisante pour reconnaître une personne ou les détails d’une scène d’intérieur, mais on constate parfois des brouillages momentanés. Avec un peu de pratique, le cadrage ne pose pas de problème. La fatigue se fait toutefois sentir quand on tient plusieurs minutes le mobile à bout de bras pour diffuser un plan large. Mais ça marche, et plutôt bien. Ce beau tableau est terni par plusieurs détails gênants. D’abord, pour passer un appel en visiophonie, il faut que le correspondant soit équipé lui aussi d’un mobile 3G (pas forcément chez le même opérateur). Certes, il existe des passerelles vers le service MaLigne visio de France Télécom (chez Orange) ou vers des PC avec webcam (chez Orange et SFR), mais elles sont assez restrictives. Ensuite, les deux interlocuteurs doivent se trouver dans une zone de couverture 3G. A l’heure actuelle, l’intérêt est limité. De plus, la visiophonie impose la souscription d’un forfait, avec un premier prix autour de 50 euros par mois. Enfin, l’utilisation des fonctions de visiophonie grève l’autonomie du mobile. En moyenne, comptez au maximum sur une heure et demie de communication en visiophonie en continu
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.