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Fausses concurrentes

D’un côté, la DS de Nintendo, essentiellement dédiée au jeu. De l’autre, la PSP de Sony, qui permet aussi bien de jouer que d’écouter de la musique ou de regarder un film. En dehors de leur aspect portable, ces deux consoles n’ont
finalement pas grand-chose en commun.

Six mois après le lancement en France de la DS de Nintendo, c’est au tour de la PSP de Sony de débarquer dans l’Hexagone. Un événement de taille puisqu’il s’agit de la première console portable du constructeur japonais. Longtemps
présentée comme la seule machine capable de mettre à mal l’hégémonie de Nintendo dans ce domaine (la N-Gage de Nokia n’y est pas parvenue), la PSP ne saurait être considérée comme une concurrente de la DS. En effet, les deux appareils adoptent une
philosophie très différente. La console de Nintendo est avant tout dédiée au jeu. Grâce à ses deux écrans et son micro intégré, elle a donné naissance à une génération de jeux originaux, voire novateurs. A l’inverse, Sony présente la PSP, non comme
une simple console de jeu mais comme le‘ Walkman du XXIe siècle ‘. Et pour cause, la PSP fait également office de lecteur audio, vidéo et photo ! Reste à savoir si une telle
opulence de fonctions répond aux préoccupations du public. En effet, la PSP, par son nom même (Playstation Portable) est annoncée comme une version portable de la PS2. Elle s’adresse donc aux joueurs et plus surtout aux fans de la console de salon.
Ces derniers apprécieront de pouvoir écouter des musiques ou voir des films mais il est fort probable qu’ils auraient acheté la console même sans ces fonctions supplémentaires. Les fans de musique préféreront investir dans un lecteur MP3 à disque
dur offrant une autonomie et une capacité de stockage supérieures. Quant aux cinéphiles, sans doute rechigneront-ils à regarder un film à grand spectacle sur un écran de 11 cm de diagonale, même si ce dernier s’avère d’une qualité
exceptionnelle. Quoi qu’il en soit, si l’on en croit les premières analyses des ventes des deux consoles au Japon, on constate qu’elles reflètent assez justement la cible de prédilection des deux constructeurs : les plus jeunes et les femmes se
tournent vers la DS alors que les fans de la PS2 et les amateurs de gadgets high-tech privilégient la PSP. Il semble donc qu’au final, la guerre des consoles n’aura pas lieu, la PSP et la DS s’avérant plus complémentaires que concurrentes. Il ne
serait d’ailleurs pas étonnant que certains mordus s’offrent les deux…

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Philippe Fontaine