Les logiciels de gestion personnelle veulent simplifier la tenue des comptes bancaires et améliorer la visibilité sur les finances. Mais pour obtenir de bons résultats, il faut être rigoureux.
A moins d’avoir une âme de comptable, la gestion de finances personnelles tient plus de la corvée que de la sinécure. Il faut relever les mouvements d’argent sur ses divers comptes, en définissant leur nature (recettes ou dépenses) et en notant leur date et leur montant. Ensuite, il faut pointer les opérations sur les relevés bancaires pour vérification. Voilà pour la base, peu enthousiasmante. Car pour gérer efficacement les finances d’un foyer, il faut avoir une vue précise des dépenses et de leur évolution en les affectant à des ‘ postes ‘ bien identifiés (alimentation, habillement, loyer, entretien voiture, etc. ), ce qui exige de la rigueur. Et comme gérer, c’est aussi prévoir, il faut pouvoir anticiper les échéances (crédits en cours, impôts, abonnements, etc. ) pour estimer l’état de ses ressources plusieurs mois à l’avance et préparer des investissements sans dépasser le budget.S’il n’a rien de ludique, ce ‘ jeu d’écritures ‘ peut être simplifié par l’utilisation de logiciels spécialisés dans la gestion de finances personnelles tels que ceux que nous avons examinés. Certes, ces outils de comptabilité réclament eux aussi une réelle minutie, mais ils facilitent la ventilation des postes grâce à des fonctions de classement qui permettent de générer des graphiques offrant une vision précise de l’affectation de ses dépenses mensuelles et de leur évolution. En revanche, plusieurs programmes pêchent par leurs fonctions d’estimation de trésorerie qui ne permettent pas de définir un modèle de budget personnel, que l’on peut confronter au budget réellement dépensé. Mais plus encore, c’est la capacité des logiciels à importer les relevés de comptes via les sites Internet des banques qui fait la différence. Là encore, certains programmes déçoivent fortement. Certes, les organismes bancaires ne leur facilitent pas la tâche, leurs sites Web n’étant pas prévus pour interagir avec les logiciels de gestion personnelle ?” des mesures de sécurité, comme la saisie des codes d’accès à la souris, n’arrangent pas les choses. Surtout, les banques n’utilisent pas toutes le même format de fichier pour le téléchargement des écritures (les plus répandus étant le OFX et le QIF).Certains logiciels s’adaptent toutefois aux impératifs du site bancaire même si la plupart sont incapables d’importer sans erreur des fichiers intégrant les écritures de plusieurs comptes. Frustrant, d’autant que rares sont les logiciels capables d’identifier les opérations récurrentes comme les prélèvements pour l’électricité, au moment de l’importation des relevés bancaires…
Les critères de notation Nous avons noté la facilité de prise en main, en examinant la clarté et la convivialité de l’interface graphique, l’ergonomie des commandes, la qualité des éventuels assistants, les dispositifs d’aide et la documentation.
Nous avons examiné la richesse et la qualité des fonctions de gestion : nombre et types de comptes acceptés, prise en compte des cartes, opérations entre comptes, emprunts et produits d’épargne.
Nous avons évalué les systèmes automatiques, notamment l’importation des relevés sur Internet avec récupération des libellés et identification des opérations récurrentes ainsi que les divers dispositifs d’alertes disponibles (risque de dépassement de découvert autorisé, par exemple).
Nous avons jugé la qualité des outils de création et de suivi de budget ainsi que la quantité et la pertinence des graphiques permettant de disposer d’une vision claire de l’état de ses finances, de mettre en évidence la répartition des dépenses ou la capacité d’épargne.
Nous avons relevé les différentes possibilités de personnalisation proposées, aussi bien sur le plan de l’interface que sur les options de tri et de filtrage des opérations bancaires (ventilation par postes, etc. ).
Comptes & Budgets – Editions Profil : L’efficacité d’abord Comptes & Budgets arbore une interface d’une austérité susceptible de rebuter. C’est dommage, car plusieurs assistants facilitent la prise en main du logiciel et les fonctions sont bien accessibles. Le logiciel brille d’ailleurs par ses capacités d’importation ; il reconnaît parfaitement les fichiers intégrant les données de plusieurs comptes, dans rien moins que cinq formats différents (dont le QIF et l’OFX). Il intègre des automatismes efficaces avec, notamment, l’identification des opérations récurrentes et une fonction d’impression de relevé d’identité bancaire. Par ailleurs, le logiciel se distingue par sa capacité à gérer un nombre illimité de cartes bancaires pour chaque compte. Ses fonctions de gestion sont complètes, avec un outil de prévision de trésorerie mais aussi d’aide à la création et au suivi de budget. Comptes & Budgets permet de générer une palette d’états financiers complets et agrémentés de graphiques. Les catégories de ventilation des opérations bancaires prédéfinies sont très limitées, mais on peut en créer de nouvelles. Souhaitons que la prochaine version du logiciel, commercialisée dans quelques semaines, bénéficie d’une interface plus conviviale.
Points forts
Richesse et qualité des outils de gestion Fonctions d’importation de relevés complètes Nombreux outils d’analyse Assistants pratiques
Points faibles
Interface austère
Adresse
www.editions-profil.fr
Note globale
14/20
Prix
Environ 30 euros
Money 2005 – Microsoft : La grande classe Profitant d’une interface haute en couleurs et conviviale, Money s’avère très agréable à l’usage, d’autant que des assistants facilitent sa prise en main par des néophytes. La création des comptes ?” en nombre illimité ?” se fait très simplement et leur solde initial peut être modifié a posteriori pour l’adapter à la réalité de la situation financière. Cela peut surprendre : Money ne supporte qu’une carte bancaire par compte et il faut créer un compte distinct pour les cartes à débit différé. Mais ce choix de l’éditeur est cohérent : les dépenses d’une carte à débit immédiat apparaissent directement sur le compte, tandis que celles d’une carte à débit différé sont gérées séparément avant d’être reversées au compte de rattachement une fois par mois. L’importation automatique des relevés depuis le site des banques s’effectue convenablement, Money 2005 reconnaissant les formats les plus répandus, l’OFX et le QIF. Seul souci, le bouton de connexion au site bancaire ne fonctionne pas ; il faut donc réaliser l’opération manuellement. Money 2005 n’est toutefois pas en cause, ce sont les banques qui, par leurs moyens de contrôle (fenêtre demandant de rentrer le mot de passe, identifiant à saisir à la souris, etc. ) bloquent la procédure. Mais nous avons aussi constaté des plantages dans le téléchargement des relevés via le navigateur intégré. Les opérations récurrentes (comme les prélèvements pour l’eau, le gaz ou l’électricité) sont identifiées automatiquement et ventilées dans les bonnes catégories. Ces dernières sont personnalisables, mais le recours à cette option est presque superflu tant la liste des catégories prédéfinies par Microsoft est exhaustive. Un écran d’accueil avec graphique d’état et solde des comptes permet d’obtenir une vision de sa situation financière. Les outils de simulation offrent en outre un aperçu du patrimoine. Money permet de créer des budgets et de les confronter à la situation réelle. Avec quelques mois d’antériorité d’opérations bancaires, les budgets peuvent même être construits de manière semi-automatique à partir des moyennes des mois précédents.
Points forts
Interface claire et agréable Prise en main facile Efficacité des automatismes et des fonctions d’importation de relevés Richesse et qualité des outils de gestion et d’analyse
Points faibles
Commande d’importation peu accessible Une seule carte bancaire par compte Instabilité du navigateur Web intégré
Adresse
www.microsoft.com/france
Note globale
16/20
Prix
25 euros
Comptes bancaires 6.5 – BMS : Pour spécialistes Pénalisé par une interface peu avenante, Comptes bancaires se destine clairement à un public averti. Il dispose notamment de fonctions de compatibilité analytique, avec des graphiques particulièrement complets et lisibles, en plus de fonctions de gestion bien étoffées, avec par exemple, la confrontation du budget réel à un budget de référence défini par l’utilisateur ou encore la publication d’états financiers complets. En contrepartie, Comptes bancaires laisse souvent l’utilisateur seul, sans aide : le logiciel ne sait pas identifier tout seul les opérations récurrentes et il ne gère pas les opérations intercomptes. Surtout, les fonctions d’importation de relevés de comptes téléchargés sur Internet laissent à désirer : les libellés sont perdus à l’importation des fichiers OFX, ce qui rend la ventilation et le pointage des opérations vraiment fastidieux.
Points forts
Fonctions de gestion très étoffées Graphiques clairs et complets
Points faibles
Interface austère Automatismes limités
Note globale
11/20
Prix
25 euros
Budget facile 2005 – Anuman : Trop limité Attractif par son prix très doux, Budget facile 2005 ne brille pas par ses qualités. Pour commencer, le logiciel ne propose pas d’assistant, ce qui ne facilite pas sa prise en main par des néophytes. Les fonctions de gestion sont intéressantes, mais limitées. On apprécie ainsi les simulateurs de PERP, d’assurance, de PEL et de crédits, mais on regrette l’absence d’outil de création de budget modèle et de confrontation aux dépenses et recettes réelles. Les comptes, en nombre illimité, peuvent intégrer chacun jusqu’à deux cartes bancaires à débit immédiat ou différé. Les opérations peuvent être ventilées dans plusieurs catégories et des graphiques de synthèse permettent de suivre ses dépenses. Mais Budget Facile 2005 ne sait ni identifier automatiquement les opérations récurrentes lors de l’importation des écritures, ni importer des fichiers contenant les écritures de plusieurs comptes. Enfin, nombre des fonctions du logiciel ne sont accessibles que par les menus et non par des icônes, ce qui nuit à une ergonomie déjà mise à mal par une interface peu avenante.
Points forts
Prix Simulations de produits d’épargne et de crédit
Points faibles
Pas de suivi de budget courant Interface peu avenante Automatismes limités
Note globale
9/20
Prix
16 euros
Comptes bancaires 2006 – EBP : Du meilleur au pire Comptes bancaires 2006 est tout en contrastes, avec à la fois du très bon et du très mauvais. Ainsi, son interface s’avère simple et efficace, mais extrêmement laide. Le logiciel gère très bien les importations de relevés téléchargés sur Internet ?” s’ils n’intègrent qu’un seul compte par fichier ?”, mais aucun automatisme n’assure l’identification des opérations récurrentes. Plus gênant, le solde initial d’un compte n’est plus modifiable après sa création : en cas d’erreur, il faut supprimer le compte et repartir de zéro ! Le nombre de comptes est illimité, mais ceux-ci ne peuvent pas être associés à un taux d’intérêt (Codevi, Livret A, etc. ) ni même à une carte bancaire à débit différé. C’est regrettable, car les graphiques d’état proposés, clairement présentés, et les catégories de ventilation des dépenses sont bien adaptées à un usage courant, de même que l’outil de synthèse du budget mensuel ou celui de simulation d’emprunt. De plus, les opérations intercomptes sont parfaitement supportées. Enfin, on apprécie le filtre d’affichage des opérations et la possibilité de changer les critères de tri des opérations.
Points forts
Outils de gestion et d’analyse efficaces Graphiques clairs Interface fonctionnelle
Points faibles
Solde initial de compte non modifiable Pas de gestion des taux d’intérêt Habillage graphique laid
Note globale
9/20
Prix
23 euros
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