Que celui qui n’a jamais fait une photo floue me jette la première pierre ! Appareil trop petit ou difficile à tenir, manque de lumière, temps de déclenchement trop long, lieu de prise de vue instable, manque de temps pour cadrer, etc. Les causes d’une photo floue sont variées, mais un remède existe : le stabilisateur. Son but consiste à compenser, dans la mesure du possible, les mouvements involontaires du photographe.Mais nous devrions en parler au pluriel, car il existe plusieurs systèmes. Et pour corser l’affaire, les constructeurs peuvent donner des appellations différentes d’un même système de stabilisation et en cumuler plusieurs dans un même appareil. Comme la qualité des images dépend grandement du stabilisateur, mieux vaut connaître son fonctionnement. Surtout si vous comptez bientôt acheter un appareil photo !Mais pas d’inquiétude…Après la lecture de ce dossier, vous serez incollable sur le sujet !
Le stabilisateur optique
C’est le système le plus ancien, mais aussi le plus efficace… et le plus coûteux à mettre en ?”uvre par les constructeurs, qui hésitent donc parfois à utiliser cette solution. Le principe est simple : un système mécanique réoriente un groupe de lentilles à l’intérieur de l’objectif, en temps réel, pour compenser le mouvement. Si vous bougez légèrement et orientez votre appareil vers la droite, par exemple, le groupe de lentilles s’orientera vers la gauche, pour préserver l’axe initial. Ce système est très efficace (on le rencontre dans certaines jumelles haut de gamme), et permet au photographe de voir l’effet de la stabilisation en temps réel via l’écran LCD de l’appareil ou le viseur, contrairement aux autres systèmes. Seul inconvénient pour les possesseurs d’appareils reflex numériques : le stabilisateur étant intégré à l’objectif, il faut que tous les objectifs que l’on possède en soient équipés pour profiter à chaque instant des avantages de la stabilisation. Sachant qu’un objectif stabilisé est plus cher qu’un objectif simple, la note peut vite grimper. Panasonic intègre cette technologie sous le nom Mega SOI, Nikon sous le nom VR (Vibration réduction), Canon sous le nom IS, Samsung sous le nom OIS, etc.
Le stabilisateur numérique
Voici le procédé le moins cher à mettre en ?”uvre dans un appareil. On le retrouve donc logiquement dans bon nombre de petits compacts numériques. Le principe est ingénieux, mais les résultats inégaux selon les appareils : quand le système détecte un mouvement, il va augmenter fortement la sensibilité à la lumière du capteur CCD au moment de la prise de vue. Cette action permet à l’appareil de travailler avec un temps de déclenchement très court, ce qui a pour effet de ‘ figer ‘ l’image, et donc d’éviter le flou. Revers de la médaille, cette augmentation de la sensibilité détériore plus ou moins la qualité de la photo, avec l’apparition de ‘ bruit numérique ‘, c’est-à-dire d’un effet de granulation colorée sur le cliché. Samsung intègre cette technologie sous le nom DIS (Digital Image Stabilisation), Nikon sous le nom e-VR, Casio sous le nom antiShake DSP, etc.
Le stabilisateur mécanique
Avec ce système, ce n’est pas un groupe de lentilles qui est mobile, mais le capteur CCD lui-même (procédé mis en ?”uvre avec le Minolta Dimage A1 il y a quatre ans). Monté sur des sortes de petits rails, le capteur peut bouger verticalement ou horizontalement, et très rapidement. Efficace et moins onéreux que le système optique, la stabilisation mécanique rencontre un vif succès, notamment pour les appareils reflex numériques d’entrée de gamme : le système étant dans le boîtier, il fonctionne avec tous les objectifs. Inconvénient : l’effet n’est pas perceptible par l’utilisateur lorsqu’il regarde à travers le viseur (mais il l’est sur la photo !).Ajoutons que ce système possède un autre intérêt avec les appareils reflex : certains constructeurs (Pentax, par exemple) utilisent cette capacité du capteur à ‘ gigoter rapidement dans tous les sens ‘ pour faire tomber les petites poussières qui peuvent s’y agglutiner. Malin ! Konika-Minolta intègre cette technologie sous le nom AntiShake, Pentax sous le nom SR (Shake Reduction), etc.
Un appareil, deux technologies
Certains constructeurs, comme Canon ou Panasonic, intègrent parfois deux technologies différentes dans un même appareil. Si nous prenons l’exemple du Panasonic Lumix DMC-FX100, on peut trouver ces deux appellations : Mega OIS pour la stabilisation optique et ISO Intelligent pour la stabilisation numérique. Pour cette dernière, il ne s’agit pas de stabiliser les mouvements du photographe (le système optique est là pour ça), mais ceux du sujet ! En effet, l’appareil analyse ses mouvements, s’il juge qu’ils sont trop rapides, il augmente la sensibilité et diminue le temps de déclenchement pour ‘ figer ‘ le sujet. Il fallait y penser !
Le stabilisateur en pratique
Cliché ci-contre, la photo a été prise sans stabilisateur, cliché en dessous avec un stabilisateur (système mécanique pour cet exemple). Le résultat est sans appel.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.