AGan, près de Pau, nous voici chez un apiculteur. Bernard Saubot, directeur du développement apicole de la société Famille Michaud Apiculteurs, nous guide au c?”ur d’un rucher informatisé. Ici, l’université de Toulouse II et la société Humirel ont mis au point un procédé original de contrôle des paramètres des ruches comme le poids, le taux d’humidité et la température. Premier arrêt : la miellerie située derrière l’entreprise. Bernard Saubot nous présente le système de balance utilisé pour peser la ruche. Le poids apporte une foule de renseignements. Une colonie comptant de 40 000 à 70 000 abeilles pèse de 4 à 7 kilos (1/10 de gramme par abeille). Ceci sans la cire (de 2 à 4 kilos), le corps de la ruche en bois et la récolte, à savoir le nectar et le pollen pour l’essentiel. Le poids de la ruche informe l’apiculteur sur le stock constitué par les abeilles pour passer l’hiver. Il peut ainsi rectifier le tir en apportant aux abeilles de quoi subvenir à leurs besoins. En période de miellée, d’avril à septembre, cette indication joue un rôle primordial puisqu’elle renseigne sur la quantité de miel fabriquée par les butineuses. Par extension, elle indique à quel moment il faut ajouter des rayons ou des cadres, de façon que les abeilles continuent le stockage du miel. En effet, si les travailleuses n’ont plus de place, elles s’envolent !
Une température constante
Direction le rucher, situé à 5 kilomètres. Il comporte trois ruches témoins informatisées (sur dix ruches au total) et équipées, en plus du système de pesée, d’un capteur d’humidité et d’une sonde qui sert à mesurer la température. Le tout est relié à un boîtier électronique, lui-même connecté à la station cachée dans une ruche mitoyenne. Cette station dispose d’une unité centrale et d’un boîtier GSM, que l’on remarque à la petite antenne noire posée sur le toit. Quand l’entreprise souhaite recueillir les données, la station interroge le boîtier et récupère les valeurs enregistrées.La température donne à l’apiculteur une idée de l’activité de la ruche. La sonde est introduite à côté du couvain, lieu où sont entreposées les larves. Ces futures ouvrières se développent à 34/35 degrés. Les abeilles chauffent le couvain jour et nuit afin de le maintenir à température constante. Admettons que la sonde indique 25 degrés, les butineuses rapportent alors de la nourriture, et la reine se met à pondre. Le couvain s’agrandit, et la température augmente pour atteindre les 35 degrés requis. Les données recueillies par la sonde confirment le bon développement de la ruche. Si, en revanche, la température baisse, c’est qu’il y a un hic !Le taux d’humidité renseigne sur la période d’extraction du miel. Celui-ci doit contenir de l’eau, mais pas trop car il ne se conserverait pas longtemps. Les abeilles récoltent le nectar, une matière végétale chargée à 80 % d’eau. Dès qu’elles mettent le nectar dans leurs jabots, un processus de transformation du produit commence. A maturation, le nectar est chargé de 20 % d’eau. La colonie l’entrepose et le sèche alors, grâce à un système naturel de climatisation. Quand le taux d’humidité mesuré atteint 16 à 18 %, l’apiculteur peut procéder à la récolte.
La collecte par liaison GSM
Retour dans les locaux de la société et rendez-vous devant l’ordinateur de Bernard Saubot, sur lequel tourne le logiciel Apitronics qui pilote le système informatique et traite les données amassées. Il définit la fréquence de la collecte des informations sur les trois sites. Les données sont alors envoyées, à partir des stations, par liaison GSM à l’ordinateur. Et le tour est joué !Actuellement, les stations transmettent les valeurs trois fois par jour. Elles sont ensuite traitées pour dresser courbes et tableaux que l’apiculteur et le directeur du développement n’auront plus qu’à décrypter. En attendant lextraction du miel, les abeilles peuvent continuer à butiner en toute tranquillité !
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.