Pétrole, charbon, gaz naturel : ces sources d’énergie fossiles seront un jour épuisées. Et plus vite qu’on ne le croit. Les experts estiment que la production mondiale de pétrole commencera à chuter à partir de 2013, c’est-à-dire demain… Par quoi remplacer l’or noir ? Entre le nucléaire et le solaire, plusieurs voies sont explorées ou exploitées. L’une des plus écologiques consiste à utiliser l’énergie du vent, inépuisable, à l’aide d’éoliennes, ces moulins capables de produire de l’électricité.Encore largement marginale, surtout en France, l’éolienne pourrait prendre une part de plus en plus importante dans la production d’énergie française. D’ailleurs, selon Total, en 2015, les éoliennes seront aussi rentables que les centrales thermiques. Une prouesse due, en partie, à l’informatique, indispensable compagnon d’aventure de ces grands moulins à vent.Au premier acte de la vie d’un parc éolien, l’ordinateur aide à écarter les sites non rentables (environ 40 % des candidats). Grâce à un mât météo mobile, de 50 mètres de hauteur, on mesure les caractéristiques du vent force, direction et constance ; ces données sont enregistrées sur une carte mémoire ou envoyées directement par Internet. On étudie ainsi le potentiel de tous les lieux susceptibles d’accueillir des éoliennes. Et ils sont nombreux : la France dispose du deuxième potentiel éolien d’Europe, après la Grande Bretagne, 10 % de l’électricité nationale pourrait ainsi venir du vent.Deuxième acte : étudier virtuellement l’implantation des éoliennes, en cherchant leur position idéale. Il ne s’agit pas de déterminer où le vent souffle très fort, mais de faire en sorte que les ailes géantes ne se volent pas trop de vent entre elles. Un véritable tour de force tant les données disponibles pour les ingénieurs sont maigres : les relevés du mât météo et une simple carte IGN. Mais cela suffit à un PC pour simuler la vitesse du vent partout sur le site. D’autres considérations entrent en ligne de compte, et l’ordinateur permet aussi d’éviter que les pales soient visibles depuis le monument aux morts de la ville voisine…Dernier acte : la construction, puis la mise en marche des éoliennes. Leur fonctionnement est automatisé, grâce à un ordinateur embarqué. A l’image des huit éoliennes de Bouin, en Vendée, qui sont équipées d’une ligne téléphonique Numéris. Ainsi, Nordex, le fabricant, les contrôle à distance, depuis l’Allemagne, au milieu de 2 000 autres réparties en Europe et en Amérique. Quand un problème ne peut être résolu par l’ordinateur, une équipe est dépêchée sur place. En cas d’imprévu, l’homme demeure encore le seul recours.
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