Duel au sommet de la 3D

Si la rivalité entre Intel et AMD est bien connue, il est une autre bataille qui fait de plus en plus rage, celle qui oppose les deux principaux concepteurs de processeurs graphiques, nVidia et ATI. L’enjeu ? Le marché, énorme, des joueurs.Si vous n’utilisez votre ordinateur que pour la bureautique ou pour surfer sur Internet, vous vous ne vous sentez peut-être pas concerné tout du moins, pas encore, car la 3D a tendance à s’insinuer partout dans l’ordinateur, y compris jusque dans le système d’exploitation. Mais si Far-Cry, SplinterCell ou Doom3 sont des noms qui sonnent doux à votre oreille, vous voulez certainement en tirer le meilleur. D’une qualité graphique en constante amélioration, ces jeux en 3D nécessitent une puissance de calcul que le seul microprocesseur ne peut fournir. Un processeur spécifique, implanté sur la carte graphique, a donc pour charge de l’épauler. Et, comme pour les microprocesseurs, chaque nouvelle génération de processeur 3D se traduit par un gain de puissance.

Un bon technologique

ATI et nVidia viennent chacun de sortir leurs nouvelles puces. nVidia, critiqué à la sortie de sa gamme précédente, la GeForce FX, cherche à redorer son blason avec la GeForce 6800, aussi connue sous le nom de code NV40. De son côté, ATI, renforcé par le succès du Radeon 9700, propose le Radeon X800, également appelé R420. Dans les deux cas, il s’agit réellement d’évolutions majeures, voire de révolutions : on n’avait tout simplement pas vu un tel bond depuis l’apparition des premières TNT et GeForce !Le Radeon X800 et le GeForce 6800 sont tous deux conçus pour DirectX 9, et sont capables d’encore plus d’effets graphiques, dans des définitions encore plus élevées, et avec toujours plus de fonctions visant à améliorer l’affichage (HDR, filtrageanisotropique, etc.). Le résultat ? Nous l’avons mesuré avec trois jeux récents, pour les deux cartes que ATI et nVidia nous ont fourni, respectivement une X800 Pro et une GeForce 6800 GT.Ces deux modèles correspondent aux versions d’entrée de gamme des deux familles

Légèrement moins impressionnante sur le papier que la GeForce GT, cette carte, disposant également de 256 Mo de mémoire DDR3, est en revanche bien plus véloce avec son processeur fonctionnant à 475 MHz. De faible taille, elle consomme également moins d’électricité. Et cela se traduit par une plus basse température et un niveau sonore plus faible. Enfin, l’architecture du R420 n’étant finalement pas si éloignée de celle du R300 (la précédente génération de la puce), les pilotes devraient très rapidement être fiabilisés.

Les caractéristiques de cette carte laissent pantois : 222 millions de transistors se retrouvent sur cette puce fonctionnant à 350 MHz, disposant de 256 Mo de mémoire DDR3 à 500 MHz ! Un véritable monstre de puissance ! Et si sa consommation électrique est importante, elle ne nécessite toutefois qu’une simple alimentation, contrairement aux grandes s?”urs de sa gamme. La chaleur dégagée est finalement peu importante, et son radiateur, très fin, ne bloquera aucun connecteur PCI. Parmi les bonus les plus appréciables, on retient la gestion d’une technologie d’avenir, les shaders 3.0. Si, comme on l’espère, les jeux utilisant cette technologie se multiplient, la GeForce 6800 Pro représente un investissement pour à peu près deux ans. D’autant qu’une montée en puissance progressive est plus que probable, au fur et à mesure de la disponibilité des nouveaux pilotes (ceux disponibles aujourd’hui ne sont pas encore vraiment optimisés).

Ce que disent les performances

Premières versions des pilotes oblige, les résultats du test que nous avons effectué peuvent être obsolètes d’ici peu. Mais ils nous donnent une bonne indication de la valeur relative des deux cartes, et montrent que ces modèles dépassent de loin les cartes de haut de gamme d’hier. Les trois jeux que nous avons choisis pour notre test, Unreal Tournament 2003, X² : The Threat et Far-Cry (patché en version 1.1), sont respectivement ancien, récent et révolutionnaire à ce jour, Far-Cry est le seul à utiliser certaines des fonctions les plus poussées de la GeForce 6800 GT. Pour chacun, nous avons mesuré le nombre d’images affichées par seconde sur un Pentium 4 à 2,8 GHz équipé de 512 Mo de mémoire DDR. Les options d’anti-crénelage ont été activées pour X² et Unreal Tournament 2003 et chaque test a été effectué dans deux définitions, 1 280 x 1 024 pixels (correspondant à l’affichage maximal sans déformation d’un écran TFT) et 1 600 x 1 200 pixels (laffichage le plus fin sur un écran cathodique)

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Stéphane Viossat