Après s’être imposé dans nos bureaux comme un incontournable outil de travail, l’ordinateur s’apprête aujourd’hui à envahir nos salons, pour devenir le centre de nos loisirs numériques. Il ne s’agit pas là d’une prédiction fumeuse de gourou abusant de substances hallucinogènes, mais bien d’une réalité. La tendance est très nette en cette rentrée 2003, avec l’arrivée massive d’une nouvelle génération de micros conçus pour côtoyer nos téléviseurs et nos chaînes hi-fi. Certains jouent la carte du design, avec des formes plus ou moins osées, s’inspirant parfois de l’esprit des appareils audio-vidéo ; d’autres misent sur le silence absolu, en se débarrassant des bruyants ventilateurs pour se faire aussi discrets que possible ; beaucoup se dotent de télécommandes pour un pilotage à distance ; tous mettent l’accent sur l’image et le son, en intégrant tout ce qu’il faut pour écouter de la musique, regarder des films, enregistrer des émissions de télévision et admirer des photos de famille. Microsoft, qui cherche à transformer l’ordinateur en maître absolu de nos foyers, participe activement à cette convergence avec son concept Media Center, un Windows enrichi de fonctions multimédias, plus pratique et plus convivial. Certes, même sans chercher à lui donner la commodité d’un grille-pain, il reste encore de nombreux progrès à faire avant de rendre le PC de salon réellement simple d’emploi et, surtout, fiable : son démarrage n’est pas instantané il faut toujours attendre la fin d’un chargement et Windows n’est pas encore exempt de bugs…Mais le ton est donné, et, en digne successeur des réfrigérateurs, lave-linge et autres robots ménagers qui ont fait rêver nos parents dans les années cinquante et soixante, le ‘ novo micro ‘pourrait bien incarner l’instrument du bonheur domestique de ce début de millénaire, dans notre société de l’information, où l’on se remplit les yeux et les oreilles comme pour mieux se vider la tête… Reste une interrogation. En s’introduisant dans le salon, haut lieu de vie commune, pour se placer au centre de la cellule familiale, l’ordinateur ne risque-t-il pas de perdre son statut éminemment individuel, en générant, au passage, de nouvelles formes de scènes de ménage? Rien nest moins sûr…* Rédacteur en chef
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