Et voilà ! Quelques mois seulement après le vote de la loi sur les droits d’auteur légalisant les ‘ mesures techniques de protection ‘ (ou DRM, pour Digital Rights
Management), un mouvement de fond se fait jour pour les contester. Mais, cette fois, les critiques viennent de tous côtés, y compris de Virgin et de la Fnac, naguère défenseurs de cette même loi. Pourquoi ? Parce qu’ils s’aperçoivent
que les DRM freinent la vente de musique en ligne, faute d’une réelle interopérabilité entre les morceaux verrouillés, les logiciels d’écoute et les baladeurs. Et de proposer désormais quelques titres
‘ libres ‘, donc piratables. ‘ Ce ne sont pas ceux qui téléchargent légalement qui vont se précipiter pour mettre les titres en peer-to-peer ‘, se défend
le directeur marketing de Virgin. Que ne l’a-t-il dit plus tôt ! Quant au patron de la Fnac, il a, certes, toujours milité pour l’interopérabilité. Mais on ne l’a pas entendu protester lorsque les sénateurs, sous la pression des industriels de
la musique et de l’informatique, ont vidé de toute efficacité les articles sur l’obligation d’interopérabilité. Il avait préféré user son énergie à pourfendre la licence globale. Mais voilà que je deviens rancunier, alors que je devrais plutôt
remercier ces messieurs de démontrer aussi vite ce que beaucoup prévoyaient : cette loi mal ficelée ne résiste pas à l’épreuve des faits. Il est vrai que la contestation dépasse largement la France. Ainsi, le site américain de téléchargement
payant eMusic propose un catalogue de plus d’un million de chansons sans DRM, désormais accessible en Europe ?” et même si les majors le boudent, il y a assez d’indépendants pour que ça marche. Aux Etats-Unis, encore, et même en Russie, on
réfléchit à des modèles de musique gratuite financée par la publicité. Enfin, le fameux DVD Jon ?” ainsi surnommé pour avoir réussi, à 15 ans, à contourner les systèmes de protection des DVD ?” vient de mettre au point un programme qui
rend iTunes compatible avec tous les baladeurs et les iPod, avec tous les formats d’encodage, même protégés par des DRM rivales de celles d’Apple. Et la société qui l’emploie envisage de commercialiser le logiciel, légal, affirme-t-elle, puisqu’elle
ne fait qu’assurer une interopérabilité à laquelle Apple ne peut légalement s’opposer. Les DRM survivront-ils à ces offensives tous azimuts ? Pas sûr. Car, le pragmatisme finissant en général par l’emporter en matière de business, les majors
pourraient bien tourner casaque. Ce serait tant mieux, et bon débarras !
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