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Doit-on encore acheter ses logiciels ?

Débat entre un éditeur de logiciels et un partisan de l’Open Source.

François Puget (Micro Application) : ‘ le tout gratuit n’existe pas ‘

OuiEn matière de communication, tout le monde sait qu’il y a deux mots magiques : ‘ nouveau ‘ et ‘ gratuit ‘. Ce dernier fait partie des plus recherchés sur Internet. Le gratuit repose sur un modèle économique particulier, évidemment très différent du ‘ payant ‘. Il n’est pas question de dire ici que ‘ gratuit ‘ signifie ‘ mal fait ‘ ou ‘ incomplet ‘. Il faut juste préciser qu’en réalité le tout-gratuit n’existe pas, quoi qu’on en dise. Du moins pas vraiment. Car l’homme a compris depuis longtemps le principe de l’échange. Si l’on considère le logiciel, les investissements en termes de développement doivent toujours être rentabilisés, d’une manière ou d’une autre. Par le biais d’une version gratuite, on amène l’utilisateur vers une version payante ?” plus complète, plus riche. Ou bien on lui impose sournoisement une technologie ou une méthode. Le but peut être aussi de collecter des données ou de véhiculer des infos commerciales, ou bien encore de créer du trafic sur un site commercial. C’est donnant donnant. Il faut aussi se poser les bonnes questions sur les logiciels gratuits : qui a créé ce logiciel, pourquoi, comment, qui me garantit qu’il est sans risque pour mon PC, qui puis-je contacter en cas de problème et qui est responsable ? Une différence fondamentale entre en jeu : pour le payant, une obligation de résultat vis-à-vis des clients, qui savent à qui s’adresser en cas de problème et trouvent des réponses avec la hotline de l’éditeur. Pour le gratuit, une garantie de qualité plus faible et peu de suivi. L’utilisateur accepte ce risque.

Tristan Nitot (Mozilla Europe) : ‘ le logiciel libre offre des garanties de sécurité ‘

NonAvec la multiplication des logiciels libres (ou open source), des services en ligne et des logiciels gratuits, on peut se demander s’il y a encore un intérêt à en acheter. Mais cette question en cache une autre, essentielle : comment sont financés les développements de ces logiciels apparemment gratuits ? Pour faire simple, il y a des logiciels qui sont gratuits car on espère vous vendre ensuite une version plus sophistiquée. Il y a aussi les logiciels libres, comme Firefox, Pidgin, OpenOffice.org et autres Linux, qui sont le résultat de travaux d’une communauté, résultat qui appartient à tous et diffusable gratuitement. Ils n’ont rien à envier à Internet Explorer, MSN Messenger, Office ou Windows. Mais, avec Internet, sont arrivés des programmes utilisables depuis un navigateur : les applications Web (tels les webmails Yahoo, GMail, etc. ) financées par la publicité. Là, ce n’est pas de l’argent que l’on donne, mais de l’audience. Avec le développement de l’informatique, il devient important de garder le contrôle des logiciels. La seule façon de le faire, c’est d’employer un logiciel libre : en effet, il permet de voir son mode de fonctionnement, de l’étudier, et même de le transformer. Cette transparence permet d’assurer que ses intérêts sont préservés, en termes de fonctionnalités et de respect de la vie privée. Ainsi, entre un service Web, un logiciel gratuit (code source fermé) et un logiciel libre, c’est ce dernier qui offre les meilleures garanties.

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Frédérique Crépin