L’heure est aux grandes man?”uvres chez les fournisseurs d’accès à Internet (FAI). Il y a quelques mois, ils étaient encore neuf à se partager le marché. La fusion entre Cegetel et Neuf Telecom, puis le rachat de Tiscali par Telecom
Italia (offre Alice), a fait passer leur nombre à sept. Une concentration qui ne change pas fondamentalement les choses pour les abonnés des opérateurs concernés. Parmi eux, les anciens clients de Tiscali risquent d’être les plus touchés. Mais pas
forcément dans le mauvais sens, car s’ils vont voir leur portail prendre les couleurs d’Alice, ils bénéficieront en revanche d’une augmentation des débits et n’auront plus à payer la location de leur modem (4 euros/mois). Pour les abonnés Cegetel et
Neuf, le changement devrait être plus transparent, les deux marques continuant à coexister, au moins durant un temps. Toutefois, ceux qui le veulent peuvent bénéficier des offres existant chez l’une des marques et pas chez l’autre.Pourtant, cette réorganisation du secteur devrait avoir des conséquences moins anecdotiques. Car pour faire la différence sur ce marché resserré, les FAI n’ont plus guère d’options. Après des années de guerre tarifaire, les analystes
s’accordent en effet sur un point : l’abonnement ADSL a atteint son prix plancher. Pour se distinguer, restent donc les services ainsi que les hotlines, cibles régulières des associations de consommateurs. De fait, fin août, les FAI
Club-Internet et Wanadoo annonçaient quasi en même temps qu’ils offraient respectivement 30 et 60 minutes gratuites d’assistance téléphonique à leurs récents abonnés. Et le 1er septembre, c’était au tour de Telecom Italia
d’étendre sa hotline totalement gratuite à ses nouveaux clients, provenant de Tiscali. Mais cette guerre des services en cache une autre : celle du dégroupage total. Début septembre, sous la pression de l’UFC Que choisir et de ses concurrents,
France Télécom a assoupli ses conditions d’abonnement, autorisant tout nouveau client à résilier son contrat sans délai (auparavant, un engagement d’un an était obligatoire), pour passer au dégroupage total. Une victoire dont tous les FAI comptent
bien profiter pour accroître leur nombre d’abonnés à ce type d’offre et les transformer ainsi en clients captifs. L’heure de la grande offensive a bel et bien sonné.
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