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Demain, plus de pixels signifiera aussi meilleure colorimétrie

Les recherches concernant les capteurs d’images sont loin d’être à bout de souffle. La meilleure nouvelle de ces derniers mois est passée quasiment inaperçue des non-spécialistes…

Les recherches concernant les capteurs d’images sont loin d’être à bout de souffle. La meilleure nouvelle de ces derniers mois est passée quasiment inaperçue des non-spécialistes : désormais, si un pixel s’avère défectueux sur un capteur lors de son test après fabrication, il est possible de rendre ce défaut quasiment invisible si ce pixel est isolé (voir notre numéro de décembre dernier). L’astuce consiste à entrer les coordonnées des pixels défectueux dans une petite mémoire associée au capteur. Une fois celui-ci installé dans l’appareil photo, une extrapolation des valeurs des pixels adjacents est alors effectuée chaque fois que l’électronique de commande interroge le pixel aux coordonnées préenregistrées.Conséquence, le coût des capteurs, au lieu d’être une fonction exponentielle du nombre de pixels, devient simplement proportionnel à ce nombre (pour une même technologie, bien sûr), alors qu’aujourd’hui, le coût grimpe beaucoup plus vite que l’augmentation de la taille. Cela permet d’augmenter la définition des capteurs, mais aussi leur taille, pour des coûts supportables. Jusqu’où ira?”t-on ? En haut de gamme, l’objectif de 16 à 20 millions de pixels semble être raisonnable pour exploiter toute la qualité des bonnes optiques avec des capteurs 24 x 36.Mais, surtout, en dédoublant ces pixels (un gros sous-pixel pour les basses lumières et un petit pour les hautes lumières), on arrivera à augmenter très fortement la dynamique des images : finie la saturation des hautes lumières ! C’est pour aujourd’hui : Fuji exploite déjà cette technique. Ultérieurement, le nombre de pixels augmentant encore, on ne se contentera plus des trois couleurs de base RVB pour composer une image ; on fera appel à cinq ou six couleurs, comme dans les imprimantes haut de gamme, ce qui devrait augmenter les qualités colorimétriques générales. Le format de capteur 24 x 36 deviendra alors très utile pour supporter tous ces sous-pixels et devrait simposer à terme : lorsque les techniques de compensation des pixels défectueux seront bien maîtrisées, le prix de revient des puces 24 x 36 chez les fabricants de semiconducteurs devrait pouvoir descendre aux alentours de 60 dollars.

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Jean-Pierre Della Mussia